En marge de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida sur le thème : «Les organisations communautaires pour faire la différence», hier, la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida du Sénégal (Cnls), Docteur Safiatou Thiam, a accordé un entretien à l’Aps.
Au cours de cet entretien, Docteure Safiatou Thiam a surtout insisté sur la célébration de cette journée, notamment en ce qui concerne «l’importance des consultations prénatales en matière de lutte contre le Sida». Et ce, dit-elle, «compte tenu des problèmes rencontrés par la prévention de la transition mère à l’enfant (Ptme) à presque tous les niveaux».
Elle informe qu’«on note des problèmes à presque tous les niveaux de la Ptme ; voilà pourquoi il est demandé aux femmes d’aller en consultation prénatale, car le dépistage leur est offert gratuitement», a-t-elle déclaré. Elle ajoute que : «Notre vœu, c’est d’éliminer la transmission mère-enfant. Certains pays émergeant ont commencé à le faire, notamment le Cap-Vert», a affirmé docteure Thiam. «Et pourquoi pas nous ?», s’est-elle interrogée.
Selon la secrétaire exécutive du Cnls, les statistiques démontrent que «80% des femmes acceptent de se faire dépister lors des consultations prénatales». Aussi juge-t-elle la prévalence comme suffisamment faible au Sénégal : «il peut arriver parfois qu’un seul cas de séropositivité soit enregistré sur 200 femmes dépistées».
Elle a toutefois mentionné «la nécessité de placer les femmes sous traitement, une fois dépistées positives, afin que le nouveau-né puisse bénéficier d’un suivi deux mois après sa venue au monde, pour un diagnostic et lui éviter la contagion». «Nous préconisons aussi l’allaitement maternel pour ce cas, car il reste très important. Si la femme prend régulièrement son traitement, il n’y a pas de risque de transmission du virus à l’enfant», a-t-elle laissé entendre.
La secrétaire exécutive du Cnls, dans sa conclusion, n’a pas manqué de faire une comparaison entre le Sénégal et certains pays d’Afrique de l’Ouest, qui selon elle, a fait de bons résultats, mais qu’il n’est pas question de se baser seulement sur des chiffres. «Pour le cas du 3/90, par exemple, nous avons l’ambition d’éliminer aussi la transmission de la mère-enfant», a-t-elle réaffirmé. «La stratégie 3/90 est déclinée en 3 objectifs, à savoir que 90% des personnes vivant avec le Vih connaissent leur statut sérologique à l’horizon 2020, 90% de toutes les personnes infectées par le Vih dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable et que la charge virale de 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral soit durablement supprimé», a-t-elle rajouté enfin.