Les ex travailleurs de la Société industrielle d’assainissement du Sénégal (Sias) n’en peuvent plus du dilatoire de l’État qui, après de multiples promesses tenues, peine toujours à les respecter. Leur calvaire a débuté suite à la fermeture de leur société survenue en 1995. Depuis lors, ils courent derrière un passif que le gouvernement avait promis de solder. Ainsi, lors du Conseil des ministres du 8 septembre 2016, le président de la République avait demandé au Premier ministre de veiller au suivi des contentieux sociaux dans les entreprises, au paiement intégral des droits légaux des travailleurs avant fin octobre 2016, rappelle Adama Traoré qui s’est confié à Tribune.
«Pourquoi, depuis lors, rien n’a été fait et nous sommes laissés à notre sort ?», s’est-il interrogé. «Où est-ce que ça bloque ? Qui bloque le paiement de nos droits ?», s’est-il encore demandé. «Nous sommes des pères de famille qui avons travaillé avec dévouement et abnégation pour notre pays. Ce que nous réclamons, c’est que l’on nous paye nos droits».
Pourtant, renseigne l’ex-travailleur, «nous étions tombés d’accord avec Omar Youm, Assane Diop et Momar Samb pour un traitement diligent de notre problème». Le Premier ministre d’alors, Boun Abdallah Dionne, avait lui aussi, au cours d’un Conseil interministériel, tenu le 10 mars 2017, promis que les ex-travailleurs des sociétés liquidées seraient payés. Il avait réaffirmé le principe de la continuité de l’État, avant d’indiquer des propositions de sortie de crise articulées, selon plusieurs modalités, adaptées au cas par cas, fait savoir Traoré. Qui précise que pour ce qui concerne la Sias, «on était tombé d’accord sur la somme de 1 milliard 560 millions qui devait être attribuée aux 1248 agents déflatés». Un montant qui devait être budgétisé en deux exercices. Mais les travailleurs constatent, pour le déplorer, qu’à ce jour, rien n’a été fait. Le Premier ministre Mohamed Boun Abdallah Dionne «avait trouvé une formule douce pour parvenir à une solution heureuse à ce problème, mais jusqu’à présent nous courrons toujours derrière notre dû», regrette l’ex-employé. Qui ajoute : «Lors d’une rencontre avec la première dame, en 2018, devant les travailleurs de Saint Louis, elle nous avait promis d’intercéder à notre faveur. Ainsi, Macky Sall avait donné sa parole qu’il allait payer, mais jusqu’à présent nous n’avons pas vu la couleur de notre argent», se désole Adama Traoré.
Selon lui, leur calvaire dure et perdure et beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui décédés, les autres peinent difficilement à assurer leur survie. C’est pourquoi, il interpelle le chef de l’État pour que les voies et moyens soient trouvés, et que leur dossier soit diligenté afin que leurs droits leur soient payés.