Le Centre national hospitalier psychiatrique de Thiaroye, plus connu sous le nom de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, a abrité hier la cérémonie officielle de la journée mondiale de la Santé mentale. Cette année, elle a été axée sur la prévention du suicide.
Selon le chef de la Division santé mentale, Dr Jean Augustin Diègane Tine, qui a représenté le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, chaque année dans le monde, 800.000 cas de suicide sont enregistrés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Et le Sénégal n’est pas épargné par les cas de suicide : 6,1% de cas de décès de suicide pour 100.000 habitants sont enregistrés chaque année, soit 915 cas de suicide par an. Notre pays occupe la 129ème place dans le monde, selon le rapport de l’Oms.
Le directeur de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye a saisi cette tribune pour faire un véritable plaidoyer à l’endroit des autorités, pour trouver des solutions aux difficultés dans lesquelles végète l’hôpital. D’après Dr Ousmane Seck Dame, l’hôpital traverse de nombreux maux qui ont pour nom : manque de personnel, notamment de psychiatres, vétusté des locaux, manque de moyens financiers, défaut de prise en charge etc. En 2018, l’hôpital psychiatrique de Thiaroye a accueilli plus de 22.000 malades mentaux.
«Nous recevons les patients en ambulatoire. Mais si leur état de santé nécessite une hospitalisation, nous les hospitalisons». Ainsi, 1 660 patients ont été hospitalisés. «La demande est devenue très forte ces dernières années. Alors que le nombre de médecins n’a pas augmenté. Parfois, nous sommes obligés de ne pas prendre en charge les malades, car le personnel est limité. Le manque de médecin constitue notre principal souci», regrette Dr Seck.
Le Sénégal compte quatorze (14) structures de psychiatrie, dont l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Il est l’unique dans la banlieue de Dakar qui reçoit des malades mentaux. Mais le centre national hospitalier psychiatrique de Thiaroye est âgé de 58 ans. Il a été construit en 1961. Aujourd’hui, selon le directeur, il est vétuste et mérite une réhabilitation totale. «Nous retapons à chaque fois les bâtiments, mais vue leur vétusté, l’entretien nous pose un véritable problème», s’offusque à nouveau la blouse blanche. Il n’a pas aussi occulté l’insuffisance des moyens financiers qui plombe la prise en charge des malades. «Les activités augmentent mais le budget n’augmente pas», laisse-t-il entendre.
Revenant sur les cas de pathologies les plus saillants, Dr Ousmane Seck Dame a indiqué, avec désolation, que l’épilepsie prend des proportions inquiétantes. «C’est le deuxième motif de consultation à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye». Mais à côté, dit-il, «il y a aussi les patients qui sont des usagers de la drogue», ajoute-il.