La question de l’attribution et l’occupation des terres est au cœur des débats actuellement au Sénégal. C’est dans ce contexte que le collectif Aar sunu suff, sunu littoral des banlieues s’est mobilisé comme un seul homme pour lutter contre contre le bradage foncier.
Par Bineta BÂ
Dans le but d’œuvrer à la protection du littoral et du foncier de leurs communes respectives, des organisations de Guédiawaye, Yeumbeul, Malika et de Tivaouane Peulh ont mis en place un cadre citoyen dénommé «Collectif Aar sunu suff – Aar sunu littoral», ainsi le collectif déplore «la prédation foncière qui prend des ampleurs catastrophiques et dangereuses pour la stabilité de leur environnement et de leur cadre de vie, les membres dudit collectif ont décidé d’interpeller la direction des Domaines qui, en complicité avec la direction du Cadastre, des fonctionnaires complices, des prometteurs immobiliers sans scrupules, de certains maires et de prédateurs fonciers participent au bradage de leur foncier et de la bande du littoral».
Dans ce contexte, le collectif Aar sunu suff – Aar sunu littoral dit interpeller directement le chef de l’État, le Président Macky Sall, et l’invite à prendre les mesures suivantes, dans le but de mettre fin à cette situation que le collectif qualifie de «mafia foncière», à laquelle, disent-ils, certains fonctionnaires de la Dgid participent au détriment de l’équité et de la démocratie foncière. Cmesures se résument comme suit : annuler l’octroi des 4 hectares aux magistrats sur la bande des filaos et les recaser vers un site moins litigieux ; suspendre toute attribution où tentative d’attribution de 20 hectares le long de la bande des filaos au syndicat des inspecteurs des domaines ; commanditer un audit sur la gestion du foncier par la Dgid ; mettre à jour les recommandations faites par la commission nationale de la reformes foncière ; rapporter immédiatement le décret 202-143 portant modifications de l’article R 207 du décret n° 2009-2450.
Après avoir interpellé le chef de l’État, le collectif invite les politiques et affairistes impliqués, selon eux, dans ce qu’il appelle la spoliation foncière sur le littoral de la banlieue, à prendre leurs responsabilités devant l’histoire et les générations futures en cessant toutes activités délictueuses sur la bande. Dans ce sens, le collectif porte à l’attention de la presse nationale et internationale qu’il tiendra une conférence de presse le jeudi 18 juin 2020 à 16h00 au foyer de Wakhinane GHipHop, pour dénoncer l’accaparement abusif du foncier par la direction des Domaines au profit d’une oligarchie de rentiers.