Un an ferme et trois mois ferme. Ces deux peines ont été infligées, vendredi, au commerçant Th. B. Guèye, accusé d’escroquerie dans deux procédures différentes. Dans l’une des procédures où il est victime et partie civile, un cambiste lui reproche de l’avoir grugé pour un montant de 42,5 millions de FCfa. Le sieur Guèye s’est retourné contre lui pour l’accuser de l’avoir agressé et volé une partie de l’argent.
Cambiste de profession, O. K. s’occupait tranquillement de ses opérations de change sans difficulté. Mais il y a un an, sa vie a basculé. Il s’est retrouvé en prison pendant 12 mois, après avoir été victime d’escroquerie. En fait, le cambiste croyait avoir fait une bonne affaire lorsque Th. B. Guèye lui a proposé un marché portant sur le commerce d’huile.
Le commerçant lui avait fait croire qu’il avait trouvé un prix abordable qui pouvait lui rapporter un bénéfice de 5 millions de FCfa et un téléphone portable. O. K. mord à l’hameçon. Ne disposant pas du montant requis, il emprunte la somme de 42,5 millions de FCfa à un certain O. S. en promettant de lui restituer l’argent dans quelques heures. L’argent en poche, le cambiste le remet au sieur Guèye. Avec un des amis O.K, ils se rendent chez le fournisseur. Arrivés à destination, Th. B. Guèye leur demande de le laisser seul avec le fournisseur. Il revient et leur fait croire que le marché est conclu. Ce qui n’était qu’un subterfuge.
Car, O. K. ne recevra ni huile, ni argent. Lorsqu’il réclame l’argent le lendemain, M. Guèye lui rétorque que les 34 millions de FCfa ont été confisqués par le frère du supposé fournisseur à qui il devait de l’argent. Il s’en est suivi un échange de propos à l’issue duquel, Th. B. Guèye accuse O. K. de l’avoir roué de coups et d’avoir volé les 26 millions qu’il gardait dans son sac. Comme si cela ne suffisait pas, le cambiste est également trainé en justice par l’homme qui lui avait remis les 42,5 millions de FCfa. Jugé, il est condamné à un an ferme. À la veille de sa libération, il a été extrait de prison pour répondre des accusations de vol et de coups et blessures volontaires portées contre lui par Th. B. Guèye. Mais, également pour étayer les accusations d’escroquerie à l’endroit de son accusateur. Face aux juges, M. Guèye a maintenu ses accusations en soutenant que O. K. a pris son sac qui contenait l’argent et lui a occasionné une incapacité temporaire de 24 jours. O. K. a réfuté les coups. Il a reconnu avoir pris le sac, mais affirme qu’il ne contenait que des documents.
«Et s’il y avait une bombe ou de la drogue dans le sac ?», lui a rétorqué le représentant du parquet. Ses avocats ont plaidé la relaxe puisqu’il n’y a pas la preuve de l’existence de l’argent. Pour l’escroquerie, ils ont réclamé à Th. B. Guèye la somme de 60 millions de FCfa. Pour Me Aliou Sow, le vol et les coups et blessures volontaires sont constants car, l’intention de O. K. était de se faire rembourser. Il a plaidé la relaxe de Guèye pour l’escroquerie. Le parquet s’est dit dubitatif pour le vol et a requis deux mois ferme pour les coups. Concernant Th. B. Guèye, il a requis 2 ans ferme. Après délibéré, le tribunal a relaxé O. K.
Il a condamné Guèye à deux ans ferme et à rembourser la somme de 60 millions de FCfa. Th. B. Guèye extrait et condamné à nouveau. Cependant après sa condamnation, Th. B. Guèye a été extrait et jugé pour une autre affaire d’escroquerie. Le 5 décembre 2023, il a acheté de la marchandise auprès d’un fournisseur. Selon le conseil de la partie civile, le prévenu a versé un acompte de 2,5 millions de FCfa en promettant de payer le reliquat. Cependant, le commerçant a allégué que le fournisseur lui avait donné un délai de 45 jours. Pis, a-t-il dit, «après livraison, je me suis rendu compte que la marchandise n’était pas de qualité».
Mais, d’après Me Ciss, son client court derrière son argent depuis 14 mois. Il a réclamé le remboursement des 14 millions de FCfa. Alors que le parquet a demandé l’application de la loi, Me Sow a plaidé la relaxe arguant qu’il s’agit d’une affaire commerciale. Après délibéré, le tribunal a condamné Guèye à trois mois ferme et au paiement du montant réclamé.
Avec Le Soleil