La police de l’arrondissement de Pikine a été informée le 18 août dernier vers les coups de 21 heures de ce qu’un accident s’était produit sur la route de technopole, à hauteur de l’espace aménagé pour le sport. Sans désemparer, les hommes du Commissaire Adramé Sarr se sont immédiatement transportés sur les lieux. Arrivés sur place, ils ont constaté que le nommé Abou Niang, pêcheur de son état, la soixantaine et domicilié à Pikine, quartier Darou Salam, est grièvement blessé. La moto qu’il conduisait avait violemment percuté cette nuit-là, un taxi urbain qui était en stationnement sur la partie droite de la chaussée.
La victime qui gisait dans son propre sang a succombé à ses blessures avant l’arrivée des sapeurs-pompiers sur les lieux. La dépouille de la victime a été déposée à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Le conducteur du véhicule en stationnement n’a pas été trouvé sur les lieux de l’accident. Des traces de sang provenant du nommé Abou Niang ont été trouvées sur son point de chute. Pour les besoins de l’enquête, des débris de verre provenant du pare-brise arrière du véhicule en stationnement ont été prélevés.
L’accident s’est produit la nuit, dans un endroit qui était mal éclairé. Les policiers ont également constaté que la moto du défunt était endommagée : carénage complètement bousillé, guidon enfoncé vers l’arrière et filtre cassé. Ce qui témoigne de la violence du choc.
Le taxi en question ne disposait pas de pneus avant droit. Lors du constat, la police n’a pas trouvé un triangle de pré-signalisation. La batterie de la voiture avait été enlevée et les portières n’étaient pas verrouillées. L’enquête rondement menée a permis d’auditionner plusieurs personnes. Le vulcanisateur Ngor Dione, établi entre la Rue 10 et le Rond-point Canada, a été le premier à être entendu. De ses déclarations, il ressort que le taxi ayant causé l’accident mortel appartient à un certain Birane sans autres précisions. À l’en croire, la veille de l’accident, le nommé Birane s’était rendu dans son atelier pour lui confier deux pneus. Mais, il n’était plus revenu jusqu’à ce qu’on l’annonce que le véhicule de son client a été à l’origine d’un choc terrible du côté de technopole.
Poursuivant leurs investigations, les limiers du commissariat de police de Pikine ont procédé à des auditions tous azimuts. C’est ainsi qu’ils se sont rendus compte que le fameux taxi de la mort qui appartenait en réalité au sieur Sidy Ndiaye, avait transité entre plusieurs mains… El Hadji Balhoum, Ibou Dia et un certain Birane Diba. Ce dernier qui est à l’origine du drame, a tout simplement pris la clef des champs pour aller se réfugier dans son village natal, sis à Ndémène Keur Birane. C’est dans le département de Nioro. Et ce, dès qu’il a été informé du terrible accident qu’il a occasionné par imprudence.
Coup de théâtre ! Alors qu’il était activement recherché, il a débarqué ce week-end, contre toute attente, à la police de Pikine, soit plusieurs jours après les faits, pour se constituer prisonnier. À l’en croire, c’est son guide religieux qui lui a conseillé de rentrer à Dakar pour assumer ses responsabilités. Entendu sur procès-verbal, il a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés avant d’être écroué. Au terme de son délai légal de garde-à-vue, il a été déféré hier au parquet du Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Il est poursuivi pour les faits d’homicide involontaire et stationnement défectueux.