Ousmane Sonko n’est plus dans sa résidence de Keur Gorgui. Il a été arrêté puis placé en garde à vue à la Sûreté urbaine pour avoir «volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile». Ce qu’il a contesté. Sonko a affirmé qu’il était filmé et la personne qu’il accuse aurait refusé de supprimer la vidéo. La Coalition Yewwi askan wi et le parti Pastef appellent à la mobilisation.
Ousmane Sonko, le leader des Patriotes, a été arrêté hier. D’après le Parquet de Dakar, «il a volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé le Peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt». Une version que le principal concerné ne semble pas partager. En effet, dans un tweet, Ousmane Sonko a affirmé : «De retour de la prière du vendredi, les agents des Renseignements généraux postés devant mon domicile 24h sur 24 se sont mis à me filmer. J’ai personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle refusa.» «Présentement, une forte équipe de la gendarmerie fait le guet devant mon domicile, comme vous pouvez le voir, et semble prête à en défoncer la porte», informait le «Patriote» en chef. Avant d’indiquer : «Je rappelle aussi que ces mêmes Fds m’ont volé des biens constitués de 4 téléphones portables, d’un ordinateur MacBook Pro, de mon arme avec l’autorisation afférente, d’une valise contenant des habits et d’une somme de deux millions de francs cfa, lors de mon kidnapping à Koungheul.»
Placé en garde à vue
Sur ce, le Parquet a instruit la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar «d’ouvrir sans délai une enquête exhaustive pour divers chefs de délits et crimes à son encontre et de toutes autres personnes impliquées».
D’après Me Cheikh Khouressy Ba, un des avocats du leader du parti Pastef qui a fait un post sur sa page Facebook, Ousmane Sonko est «gardé à vue pour vol de téléphone et appel à l’insurrection». Des «infractions qui ont été portées à (leur) connaissance et sur (leur) insistance par le Commissaire Bara Sangaré, chef de la Sûreté urbaine du Commissariat central, qui s’est déplacé pour procéder à l’interrogatoire» de Ousmane Sonko, ajoute Me Ba dans son document.
Dans son communiqué, le procureur de la République a affirmé que «depuis un certain temps, il a été relevé à l’encontre du sieur Ousmane Sonko, des actes, déclarations, écrits, images et manœuvres sur plusieurs supports et en diverses circonstances. Ces éléments, outre les lourdes conséquences sur l’ordre public, l’intégrité des personnes et des biens, sont constitutifs de faits pénalement répréhensibles».
Appel du parti Pastef à la «résistance»
Pastef n’a pas attendu pour réagir. «Après une séquestration illégale de 55 jours, le président Ousmane Sonko, candidat de Pastef-Les Patriotes à l’élection présidentielle du 25 février 2024, continue de subir l’acharnement de Macky Sall», lit-on dans un communiqué. Qui exige la libération immédiate de leur leader. Le parti Pastef-Les Patriotes appelle «les Sénégalais à résister constitutionnellement contre ces abus et dérives tyranniques, et demande à toutes les structures du parti de se mobiliser sans délai pour défendre et protéger la candidature du président Ousmane Sonko».
C’est le même discours que la coalition de l’opposition dont est membre Ousmane Sonko, Yewwi askan wi (Yaw), a tenu. Elle a dénoncé «une énième dérive d’un pouvoir autoritaire et violent». Avant d’appeler «le Peuple à rester mobilisé et à l’écoute de ses prochaines directives. Le respect des droits du président Ousmane Sonko ne saurait faire l’objet d’aucune concession».
Avec LEQUOTIDIEN