Le professeur Lamine Guèye donne la vision de Bamba

En marge de la visite de travail et de chantier du complexe Cheikh Ahmadil Khadim pour l’éducation et la formation, en construction, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Cheikh Omar Anne, a rencontré et échanger avec les membres du Comité scientifique à Touba. Ceci, pour une meilleure prise en charge de ce temple du savoir. À cette occasion, le professeur Lamine Guèye, membre du comité scientifique a décrit la parfaite vision du Cheikh.

Selon lui, la vision du Cheikh Ahmadou Bamba Serigne Touba correspond à celle actuelle du Khalife général des mourides, Serigne Cheikh Mountakha ibn Bassirou Mbacké. Le membre du comité scientifique, professeur Lamine Guèye, a expliqué que cette vision se résume à traduire en actes concrets une volonté séculaire de Cheikh Ahmadou Bamba, Khadim Rassoul, d’ériger à Touba un grand complexe universitaire où l’on vient chercher du savoir, acquérir des connaissances utiles et se faire délivrer des diplômes.

C’est un vœu d’un saint homme, précise-t-il, et qu’Allah (SWT) a gratifié en donnant suite, forme et entame par considération pour le serviteur du prophète, Cheikhoul Khadim, Ahmadou Bamba, Serigne Touba. Il est écrit, a-t-il informé, de manière explicite dans ses ouvrages de la main du Cheikh. Et on le sait, puisque le marabout n’avait que trois vœux principaux.

Le premier, c’était d’ériger la mosquée de Touba, et cela a été réalisé par le premier Khalife général de Serigne Touba, Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké ; puis ce fut El Hadj Mouhamadou Fallilou Mbacké qui acheva l’édifice et l’inaugura en 1963. Le second était de se rendre aux Lieux saints de l’Islam. Serigne Fallou et ses compagnons ont également réalisé ce vœu, en se rendant en pèlerinage à La Mecque. Et enfin, le troisième vœu correspond à ce qui est en train de se faire aujourd’hui à Touba avec la construction d’un grand complexe de formation, de recherches et d’innovations.

Le Khalife actuel, a-t-il ajouté, voudrait à son tour que ce complexe couvre des champs disciplinaires féconds et utiles pour la société, pour les apprenants et la communauté, et profitent au monde entier. De même, renseigne le professeur Lamine Guèye, c’est une vision large qui dit qu’il faut toujours partir de la base au sommet. Et par la base, il faut entendre l’enseignement du Coran, car l’école coranique est la base, et Maja ris est le sommet. Il explique qu’il veut dire par-là la partie universitaire avec une grande faculté ou Ufr des sciences islamiques et deux autres qui complètent ces sciences islamiques pour donner des sciences utiles et permettre de vivre son monde dans le contexte contemporain. Ce qui aura pour utilité de nous permettre de pouvoir subvenir à nos besoins en connaissances pratiques et utiles, mais aussi, d’acquérir de l’autonomie pour se consacrer entièrement à Dieu par la praxis religieuse développée en tous.

C’est cela la vision, a-t-il confirmé, et c’est pourquoi le Khalife général a parlé d’un complexe dans lequel on enseigne d’autres sciences utiles. Ces sciences religieuses permettront d’accéder au Dieu unique, et les sciences professionnelles ou académiques permettront de s’autonomiser pour vivre intégralement sa foi diluée dans le Dieu et de manière à se rendre utile sur terre, d’être autonome pour pratiquer librement sa religion. Mais aussi, par l’idée sous-jacente qui est de dire de la base au sommet, le Khalife voit en cela toute la qualité à imprimer aux enseignements. C’est pourquoi, a-t-il confié, il leur a confié mission de faire en sorte que le complexe puisse s’aligner sur la base des standards internationaux. «Nous voulons des facultés, des Ufr modernes», leur a-t-il instruit, renseigne-t-il. C’est pourquoi ils ont bien réfléchi sur les curricula, qui sont normés suivant le système Lmd. Il explique par-là qu’ils ont pensé aussi à l’apport des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), et devront aussi être normées par rapport aux textes et l’exégèse. Ce n’est pas du ressort de l’informel, a-t-il rassuré. «Les statuts du complexe ont été définis. Le complexe est adossé sur une fondation dont les textes ont été aussi élaborés».

Par ailleurs, le professeur Lamine Guèye précisera que c’est une vision excellente parce que la société ne peut pas avancer sans les connaissances ; et le fait de dire «nous allons mettre tous les moyens pour que vous puissiez mettre en place un complexe où s’enseignent les sciences utiles», c’est une vision excellente. Mais aussi, l’autre importance, a-t-il souligné, et ce regard pédagogique qu’il a des choses à dispenser savoir ; parce que c’est ancré dans les traditions du Sénégal, les traditions islamiques et les bonnes pratiques qui ont toujours été l’œuvre de la bienfaisance et de la spiritualité en milieu mouride. C’est dire combien il est important d’acquitter de cet important travail qui repose beaucoup plus sur la notion de Kitma ou servir les autres en pensant accéder à Dieu par ce service, comme le veut la voie du mouridisme.

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