Par la voix de son porte-parole, Abdoulaye Wilane, le Parti socialiste a réaffirmé son ancrage dans la coalition Benno bokk yakaar, regroupant le pouvoir et ses alliés, près de 3 mois après la disparition de son emblématique Secrétaire général, feu Ousmane Tanor Dieng, le 15 juillet dernier.De ce fait, Aminata Mbengue Ndiaye a été désignée pour présider aux destinées du Parti socialiste «jusqu’au prochain congrès ordinaire» de la formation socialiste, suite au décès de son précédent Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. Ainsi, Aminata Mbengue Ndiaye, jusque-là Secrétaire générale adjointe du Ps, remplace au poste son défunt camarade avec qui elle a longtemps cheminé. Elle devra avoir la poigne de l’homme et la rigueur et la discipline qui siéent à ce parti centenaire bientôt, pour pouvoir tenir les rênes du Parti socialiste «jusqu’au prochain congrès ordinaire».
C’est ce mercredi, à l’issue d’une réunion du Secrétariat exécutif national (Sen) au siège de ma Maison du Parti LSS de Colobane, qu’elle a été désignée. Selon le porte-parole du Ps, Abdoulaye Wilane, s’adressant à la presse, «le Secrétariat exécutif national (Sen) du Parti socialiste a décidé que Mme Aminata Aminata Mbengue Ndiaye succède provisoirement à la tête du parti, à notre défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, jusqu’au prochain congrès ordinaire».
Ce qui a le mérite d’être clair. Mais, il a, dans le même cadre, affirmé que la réunion du Secrétariat exécutif national du Ps avait été l’occasion de durcir «l’ancrage du Parti socialiste dans la coalition Benno bokk yakaar qui est, somme toute, l’aboutissement d’un processus de luttes communes, par la mutualisation des forces politiques, en vue de relever les défis de notre époque et placer notre pays sur les rampes de l’émergence». Il faut tout de même noter que l’instance exécutive du Ps a «salué les initiatives opportunes du chef de l’État, tendant à pacifier l’espace politico-social, telles que l’ouverture du dialogue national consubstantiel à la démocratie ainsi que les récentes mesures de grâce».
Cependant, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, responsable exclu du Ps, et récemment gracié par le président de la République, le 29 septembre dernier, après plus de deux ans de détention dans l’affaire dite de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar qu’il dirigeait, a été l’absent le plus présent. Ayant bénéficié d’une «remise totale des peines principales», il a passé 930 jours à Rebeuss, depuis son incarcération le 7 mars 2017, à ce 29 septembre 2019. L’ancien maire de Dakar avait écopé d’une peine de 5 ans de prison, le 30 mars 2018, pour les faits d’escroquerie sur deniers publics et de faux en écriture. D’appel en appel, cette peine qu’il conteste toujours pour conserver ses droits politiques et civiques, a été confirmée le 30 août 2018 par la Cour d’appel de Dakar, puis le 3 janvier 2019 par la Cour suprême. C’est ainsi que Khalifa Sall a été révoqué de ses fonctions de maire de la capitale sénégalaise et avait aussi perdu, dans la foulée, son mandat de député. Il était présenté, avant sa condamnation, comme un potentiel candidat à la dernière présidentielle. Un point de divergence l’a opposé à certains responsables du Ps où il a toujours été un des responsables confirmés, au sujet de la mise à fin de la particpation socialiste à la coalition Benno bokk yakaar, après que la victoire de l’Alliance pour la République est consommée le 25 mars 2012. Mais, il se trouve que ses Camarades de parti tiennent davantage à l’alliance avec l’Alliance pour la République et d’autres formations hétéroclites de la mouvance présidentielle dans la grande coalition Benno bokk yakaar (Bby) qu’à sa propre promotion.
Aussi, force est de noter que le Ps demeure un des piliers des forces qui composent la coalition Benno bokk yakaar, formée depuis le second tour de l’élection présidentielle de 2012, et qui, sous la direction de son défunt Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, a largement contribué à la réélection du Président Macky Sall pour un second mandat de cinq ans (2019-2024).