Le lancement du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) a été grandement salué par les populations de l’intérieur du pays. Conçu pour amoindrir le choc des inégalités territoriales, pourtant, le Pudc semble ne pas bien fonctionner parce que noyé dans un puits de dettes. Rien que le volet concernant l’installation de centrales solaires, il est établi qu’il traîne une dette de près de trois (3) millions de dollars.
Cela paraît invraisemblable. Et pour cause, le Programme d’urgence de développement communautaire a fini de dérailler. À vrai dire, la locomotive s’est arrêtée par manque de «carburant». En effet, il faut le dire et le signaler, ce programme tant chanté ne fonctionne plus depuis bientôt un an. La phase 1 démarrée à grande pompe ne marche plus depuis décembre dernier. Tribune qui a mené une enquête dans ce sens, est en mesure de faire quelques révélations.
En prenant par exemple le volet concernant l’installation des centrales solaires au nombre de 102, il n’y a que 51% d’exécution des travaux. «Et, depuis décembre dernier, autrement dit, bientôt un (1) an, rien ne fonctionne. Il y a un arrêt des travaux. Ailleurs, par rapport au projet proprement dit, il y a pas moins de quarante-trois (43) zones qui n’ont jamais vu un bout de fil», nous souffle une voix autorisée.
UN PROJET DE 15,9 MILLIONS DOLLARS POUR UNE DETTE DE 3 MILLIONS DOLLARS
Ce projet d’installation des centrales solaires dans 102 villages est estimé à 15,9 millions de dollars. Le programme qui est «géré» par le Programme des Nations-unies pour le développement (Pnud) ne pourra reprendre qu’après avoir apuré ce lourd passif. «Sur le montant total, seulement 7,9 millions de dollars ont été payés par le Pnud. Donc, l’on ne peut pas parler de la phase 2 alors que la phase 1 est loin d’être terminée. Au total, le retard des travaux est de deux longues années», argumentent nos interlocuteurs. À rappeler que lesdits travaux concernent encore une fois 102 villages localisés dans les régions de Saint-Louis, Kaffrine, Louga, Tamba, Kédougou et Matam. Ils doivent normalement bénéficier de réseaux à basse tension BT, de l’éclairage public et des raccordements pour les ménages.
La phase 2 du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) que l’on annonce s’intéresse aux régions Ziguinchor, Kolda et Sédhiou (22 villages) et est financé par la Banque islamique de développement (Bid).
Des populations désemparées
Pour l’heure, les populations concernées ne savent plus où donner de la tête. Totalement désemparées, elles ne souhaitent que la fin des travaux pour pouvoir sentir réellement un bond en avant de leur niveau de vie et d’accès à l’électricité ou encore à l’eau. D’ailleurs, quelques chefs de villages joints par Tribune laissent entendre qu’«il y a une politisation du Pudc, car personne ne peut comprendre l’arrêt des travaux, surtout en ce qui concerne l’installation de centrales solaires qui peuvent leur permettre de gérer nombre de difficultés qui assaillent leurs localités respectives. Et ce n’est pas tout, puisque dans d’autres volets, les problèmes demeurent pour ne pas dire persistent.