Le Saems crache ses vérités sur la situation de l’éducation

Par Younoussa BALDÉ

 

Après l’échec de la réouverture des classes le 02 juin dernier, la date du 25 juin est retenue pour la reprise progressive des cours. La proposition a été faite hier en conseil des ministres par le ministre de l’Éducation nationale. Le Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saems) n’y voit aucun inconvénient, mais exige des garanties fermes.

«Nous sommes des agents de l’État. Les enseignants ont montré leur engagement et leur détermination à retourner en classe depuis le 02 juin. Ils ont bravé tous les risques pour retourner dans leurs lieux de service. Ce sont de vrais soldats. Mais nous exigeons aux autorités de prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurité sanitaire des enseignants, des apprenants et du personnel administratif. Nous n’allons pas négocier sur ça», tempête Youssouphi Thiéllo. Cependant, le Secrétaire aux revendications et aux négociations collectives du Saems estime que cette reprise risque d’être très difficile.

«Avec les premières pluies, nous avons vu des classes en abris provisoires tombées. Aujourd’hui de nombreuses écoles n’ont pas de classes. Aussi avec l’hivernage, beaucoup d’élèves vont se consacrer aux travaux champêtres», alerte le syndicaliste.

 

«Depuis plus de deux mois, il n’y a pas de délivrance d’actes administratifs», selon Youssouphi Thiéllo

 

La reprise des cours se fera de façon progressive. Elle concerne 551.000 les élèves qui sont en classe d’examen. Mais lors de cet entretien avec le quotidien Tribune, l’enseignant-syndicaliste a aussi abordé la question des lenteurs administratives.

«Au moment où nous reprenons les cours, nous constatons amèrement qu’il y’a des lenteurs dans la délivrance des actes administratifs. Nous avons noté que pendant toute la période de la pandémie de la covid-19, aucun acte administratif n’a été délivré. Il n’y a pas d’avancement», fustige avec la dernière énergie M. Thiéllo. Dans la foulée, il a aussi déploré ce qu’il appelle la «Bunkerisation» de la direction de la solde. «Il n’y a pas d’interlocuteurs à la direction de la solde. Tout se fait en ligne. Si vous avez un problème que vous les soumettez, personne ne vous répond. C’est inadmissible. Comment peut-on travailler dans ces conditions ?», s’interroge Youssouphi Thiéllo. «Nous, nous sommes des mandants des enseignants. Nous alertons les autorités sur ses préoccupations sans quoi nous savons ce qu’il y a lieu de faire», menace-t-il sur un ton sec.

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