Rupture récurrente de brut à la Société africaine de raffinage (Sar), les travailleurs jugent cette situation inacceptable. Selon le président du collège des délégués, la dette due à la société par l’État du Sénégal est estimée à plus de 100 milliards. Ce qui constitue une partie de la dette que l’État doit au secteur dans sa globalité, qui frôle les 200 milliards.
Face à la presse, le Syndicat des travailleurs du pétrole et du gaz du Sénégal reste ferme sur sa menace d’aller en grève dans une semaine, si l’État ne réagit pas face à cette situation qui prévaut à la Sar, aujourd’hui au bord de la rupture, regrette Cheikh Diop, Sg de la Cnts-FC. «Nos activités et nos emplois sont compromis. Dans toutes les Pme sénégalaises, les acteurs sénégalais qui évoluent dans le secteur du pétrole, parmi ces acteurs, de nombreuses Pme et Pmi à qui l’État doit près d’un milliard pour certains. C’est inimaginable, sans compter la dette de la Sar, également celle des importateurs qui n’en peuvent plus. Au total, c’est plus de 200 milliards de dette dans ce secteur. Une dette qui est en train de plomber le secteur à cause de sa lourdeur».
À cela s’ajoutent les négociations sur la Convention collective qui sont bloquées depuis 6 mois. Ils ont également dénoncé les menaces qui pèsent sur les libertés syndicales des travailleurs. Selon Sara Konaré, Sg par intérim, pas moins de 16 travailleurs ont été licenciés à Petrosen et à la société de transport du gaz Gazal, au motif de syndicalisme. Ce qui, à leurs yeux, constitue une violation flagrante des droits des travailleurs de se syndiquer : «Le directeur de Petrosen continue de faire dans le harcèlement et les menaces à l’endroit de ses employés et travailleurs, qui ne cherchent qu’à user d’un droit constitutionnel pour adhérer à une organisation syndicale et défendre leurs intérêts».
Le Sntpgs-FC se donne une semaine pour convoquer l’assemblée générale des travailleurs, et des délégués, qui décidera de la date de la grève qui sera décrétée très prochainement dans le secteur du pétrole et du gaz.