Si ces résultats se confirment, le parti de l’opposant Ousmane Sonko pourrait exercer une influence déterminante sur la future configuration politique du Sénégal. Il convient également de noter que PASTEF s’est présenté aux élections sans coalition.
Avec 131 députés, PASTEF semble avoir capitalisé sur un vote massif en faveur d’un changement politique, porté notamment par les jeunes. Cette projection, si elle est validée, marquerait la fin d’une hégémonie longtemps dominée par les coalitions politiques traditionnelles.
L’opposition fragmentée
De son côté, la coalition Takku Wallu Sénégal, dirigée par Macky Sall et regroupant des figures historiques de l’opposition classique comme le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) de Me Abdoulaye Wade, ou encore Rewmi d’Idrissa Seck, n’obtiendrait que 16 sièges, un score bien en deçà des attentes.
D’autres nouvelles et petites formations politiques, telles que Jam Ak Njarin, menée par Amadou Ba, arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2024 avec 35,79 % des suffrages, n’ont pas réussi à convaincre la majorité des électeurs. Amadou Ba et sa coalition n’ont récolté que 7 sièges.
La coalition Sam Sa Kaddu, qui réunissait des politiques comme Barthélémy Dias, Anta Babacar Ngom, Cheikh Tidiane Youm, Thierno Bocoum, Pape Djibril Fall, ou encore le très médiatisé Bougane Gueye Dany, n’a pu décrocher que 3 sièges.
Enfin, Andu Nawle, avec 2 sièges. Parmi les plus petits groupes présents dans l’hémicycle figurent des partis comme Sopi Sénégal, Nationalistes, Sénégal Kessé ou And Ci Kolute, qui n’obtiennent chacun qu’un seul député.
Le PUR, grand perdant ; Idrissa Seck et Khalifa Sall envoyés à la retraite
Le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) apparaît comme l’un des grands perdants de ces élections. Alliée à la coalition Sam Sa Kaddu, cette formation n’a récolté que 3 sièges, contre 11 députés obtenus lors des législatives de 2022 sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi, aux côtés de Ousmane Sonko et Khalifa Sall.
Alors, qu’est-ce qui a changé entre temps ? Cette fois-ci, le PUR s’est allié avec Samm Sa Kaddu. Lors de la célébration du Gamou, leur guide religieux reprocherait à Ousmane Sonko de ne pas avoir effectué une visite officielle à Tivaouane depuis sa nomination comme Premier ministre en mars 2024. Cet épisode aurait précipité le rapprochement entre le PUR et Macky Sall, à travers une alliance de circonstance pour les législatives. Une stratégie manifestement mal perçue par les électeurs.
Quant à Idrissa Seck et Khalifa Ababacar Sall, de vielle classe politique sénégalaise, leur chute semble confirmée. Leur influence, déjà fortement diminuée lors de la présidentielle, a été définitivement éclipsée par ces législatives. Tous deux ont perdu dans leur bureau de vote respectif, et leurs coalitions n’ont pas réussi à s’imposer ni dans leurs communes, ni dans leurs départements.
Vers une confirmation officielle…
La Commission électorale nationale autonome (CENA) n’a pas encore officialisé ces résultats, et les éventuels recours pourraient encore influencer la répartition finale des sièges. En attendant, ces projections renforcent l’idée que le Sénégal est à l’aube d’une transition politique majeure où le parti dirigé par Ousmane Sonko tient les rênes.