Les boulangers de Diourbel ont tenu un point de presse hier jeudi, à la Bourse du travail, pour expliquer à l’opinion leur mécontentement, suite à une altercation qui a opposé un des leurs, la nuit du lundi à mardi dernier, avec la police, sous l’heure du couvre-feu. À cet effet, ils ont pris la décision de décréter une journée sans pain, ce vendredi, à Diourbel, pour marquer le coup.
Par Moustapha Lauris GOMIS/Correspondant
Cheikh Diack, le président des boulangers de la région de Diourbel, qui s’exprimait ce jeudi, à la Bourse du travail, au nom du Collectif des boulangers de la région, a fait part de l’altercation qu’un des leurs a eue avec la police, le lundi dernier, à l’heure du couvre-feu. Il fait savoir qu’ils ont organisé ce point de presse pour expliquer à l’opinion publique leurs difficultés sous le règne du couvre-feu par rapport à des policiers qui, a-t-il expliqué, dans une boulangerie d’un collègue, sise au quartier Médinatoul, ont pris en partie le gérant qu’ils ont tabassé devant tout le monde.
Cette image, a-t-il laissé entendre, a été diffusée partout au niveau national. Aujourd’hui, a-t-il confié, ils ont pris la décision ferme pour décréter que le vendredi, il n’y aura pas de pain au niveau de la région de Diourbel. C’est un plan d’action qu’ils comptent mener, qui sera un premier pas, a-t-il martelé, parce que, confie-t-il, l’affaire est portée au niveau national, et s’il n’y a pas de réactions des autorités dans les 24 h qui suivent, il y aura d’autres réactions d’échelle des boulangers, pour montrer qu’ils sont vraiment inquiets et touchés par rapport à la situation.
En tant que boulangers, il pense qu’ils doivent avoir le droit de circuler pendant le couvre-feu parce qu’ils travaillent la nuit. Il a déploré, par ailleurs, le fait que la police l’a trouvé sur place pour le tabasser, de plus, pense-t-il, les boulangers ont les mêmes droits que les médecins, les journalistes et les pharmaciens, parce qu’ils transforment leur produit en pain la nuit et le distribue le matin pour que les gens en consomment. Un médecin, a-t-il insinué, avant qu’il ne soigne il faut qu’il mange d’abord, et idem pour les journalistes et les pharmaciens.
La situation d’aujourd’hui est si grave, a-t-il attiré l’attention, que c’est une raison de plus pour tenir ce point de presse et informer à juste titre l’opinion et toute la population sénégalaise. Dans le seul but de dire haut et fort qu’à Diourbel, les boulangers ont des difficultés avec les policiers, par rapport au couvre-feu.
Le président des boulangers de la région a tenu aussi à rappeler qu’on n’est pas en couvre-feu de guerre, mais en couvre-feu sanitaire, et que chacun libre d’être debout devant sa maison ou sa boulangerie. Il a expliqué, d’autre part, que les boulangeries ont des outils à l’extérieur de la fabrique, comme les groupes électrogènes, les frigos etc. Et leur utilisation les oblige à sortir. La température à l’intérieur des boulangeries est extrêmement élevée, les poussant, a-t-il avisé, à sortir de temps en temps pour respirer de l’air frais.