A travers un mémorandum circonstancié sur la gestion de l’eau au Sénégal, l’Union des cadres de la Sénégalaise des Eaux émet un certain nombre de recommandations ayant trait au processus de sélection du nouvel opérateur qui sera en charge de l’exploitation du service public d’eau potable. De manière plus large, le document émet une dizaine de recommandations pour exiger du nouveau cadre institutionnel des dispositions précises pour une gestion plus efficace et durable de la ressource en eau.
Constatant, pour le déplorer, que le processus de sélection du nouvel opérateur qui sera en charge de l’exploitation du service public d’eau potable connait un blocage dû à un recours contentieux de l’un des concurrents à l’appel d’offres, l’Union des cadres de la Sénégalaise des eaux entend jouer un rôle de sentinelle en restant vigilante par rapport à la suite du processus. Elle réaffirme son attachement indéfectible aux principes de bonne gouvernance et à l’exigence de transparence dans le processus de sélection du nouvel opérateur. Indépendamment de ce processus et de la suite qu’il pourrait avoir, ledit mémorandum est élaboré pour traduire la position ainsi que les recommandations des membres de l’Udc à propos de divers sujets liés à la vie et la gestion du sous-secteur de l’Hydraulique urbaine du Sénégal. Aussi, il jette un regard critique sur certains aspects de la gouvernance du secteur qui figure parmi les enjeux du 9ème forum mondial de l’eau prévu à Dakar en 2021 et formule des recommandations allant dans le sens de la mise en place de conditions de gestion durable du secteur. Le mémorandum est articulé autour de trois axes principaux : le capital de la future société d’exploitation du service public d’eau potable au Sénégal ; la gestion du patrimoine foncier de l’hydraulique urbaine du Sénégal ; l’évaluation de la première réforme institutionnelle et l’implication des cadres dans les orientations du sous-secteur et de la régulation.
« Exigence de transparence, d’équité et de justice »
Le mémorandum intègre une dizaine de recommandations fortes pour exiger du nouveau cadre institutionnel des dispositions précises pour une gestion plus efficace et durable de la ressource en eau – notamment par une réelle prise en compte de la préservation de sa qualité et la définition de ses usages dans un contexte concurrentiel entre sociétés d’eau, industries et aménagements hydro-agricoles. Il s’agit notamment, du point de vue de l’Union des cadres de la Sénégalaise des eaux, d’imprimer plus de vitesse au processus tout en restant ferme sur les questions de transparence, d’équité et de justice dans son déroulement. Il s’agit également d’édifier l’opinion sur la répartition des parts de capital dédié à l’actionnariat populaire soit 25%. Du reste, les cadres de la Sde souhaitent porter la part du personnel au capital à 15%. Ils demandent aussi des éclaircissements sur la transformation en titres de propriétés privées au profit de tiers d’assiettes foncières contenues dans le patrimoine foncier concédé au secteur, non sans recommander de mettre fin aux actes de cette nature et d’impliquer tous les acteurs dans les décisions futures. Dans un autre registre, le mémorandum recommande d’annuler le lotissement de Hann, qui « non seulement empiète sur le siège de Sde mais également se situe dans une zone de discontinuité spatiale pour l’habitat entre la plateforme du Train Express Régional, le Parc Zoologique et forestier de Hann …) ». Le document exige aussi que la future Société d’Exploitation mette en place les mécanismes institutionnels et financiers nécessaires pour disposer de locaux aux standards dignes de son rang afin d’assurer aux populations un service de qualité dans un cadre approprié. En définitive, les cadres de la Sde demandent d’évaluer, profondément la réforme dite de première génération sous l’angle des résultats obtenus, du potentiel et des enjeux présents et futurs. Préconisant de réfléchir sur l’opportunité de la mise en place d’une autorité de régulation, ils invitent les fondés de pouvoir à mettre en place dès à présent une commission nationale composée de l’ensemble des acteurs pour préparer le forum mondial de l’eau