Les clients boudent les hôtels : le “Juub Jubbal Jubbanti” fait peur

Saly seaside resort in the country of Senegal in Africa

Les clients semblent bouder les réceptifs hôteliers préférant se détourner des locations de vacances de haut standing, des restaurants et appartements d’entrée de gamme en ces temps de “Juub Jubaal et Jubaanti”.

Ce n’est pas la ruée ver les réceptifs hôteliers . L’Association des Professionnels de l’hôtellerie et de la restauration du Sénégal note une baisse de 70 % la fréquentation des établissements hôteliers. Avec la 3e Alternance au Sénégal, « il y a un climat de peur et d’inquiétude chez les consommateurs. Les personnes qui disposent de moyens financiers préfèrent rester chez elles par crainte des nouvelles mesures fiscales », indique le président de l’association des Professionnels de l’hôtellerie et de la restauration du Sénégal. « Cette rétention de la dépense de la part des ménages aisés est en train d’entraîner une chute de 70 % de la fréquentation des établissements hôteliers », enchaîne-t-il.

  • A Mbour, une baisse de 80 à 90% des fréquentations notée ces 3 derniers mois

La situation n’est guère reluisante sur la Petite-Côte. Les hôtels et restaurants qui, jadis, accueillaient énormément de visiteurs venus d’horizons divers, commencent à voir leurs chiffres d’affaires chuter drastiquement. Les clients se font rares. « Cette crise économique est bien réelle. La phase de transition politique, avec les craintes de crise, a fortement impacté le secteur du tourisme. Et même pour ce qui est du Tourisme intérieur, le taux de remplissage est à 10 ou 15% », renseigne Boly Guèye, président du Syndicat d’initiative du Tourisme à Mbour.

Qui ajoute : « Nous avons noté une baisse de 80 à 90% des fréquentations au niveau des restaurants et réceptifs de la Station balnéaire, ces trois derniers mois. » En outre, Boly Guèye explique que même les clients qui venaient passer les week-ends, à Saly Portudal, avec leurs familles, ne viennent plus.

Une situation désagréable qui, selon lui, n’a pas manqué d’impacter le chiffre d’affaires des organisateurs des soirées dansantes. « Ils sont tous contraints de baisser rideau. Ce qui constitue un manque à gagner énorme. Car, il y avait une très grande fréquentation, notamment avec les soirées Salsa qui attiraient beaucoup de monde. Et cela, il faut le dire, depuis la toute dernière élection présidentielle du Sénégal, il n’y a absolument rien qui bouge du côté du Tourisme », martèle Boly Gueye. Ce dernier, très soucieux des conséquences néfastes de cette crise économique, tente d’expliquer les véritables raisons du fléau.

« Je pense que cela est surtout dû au nouveau gouvernement, notamment avec les mutations qui se font et le «Juub Jubbal Jubbanti » qui font que les gens ont peur de sortir. En tout cas, il y a vraiment un réel problème à ce niveau qui fait que le secteur du tourisme n’a plus cette bonne fréquentation.» Une rareté des clients qui se fait nettement sentir sur le chiffre d’affaires des acteurs.

  • « Les Sénégalais ont peur d’être traqués, ils préfèrent rester chez eux »

« C’est comme ça depuis presque une année. Nos tables sont totalement vides. Les clients ne viennent plus. Si ça continue, je risque de baisser rideau », explique, d’un air dégoûté, le chef étoilé d’un hôtel interrogé par L’OBS. Pour l’homme, âgé de 64 ans, qui capitalise une vingtaine d’années dans le domaine, la restauration, la crise que traverse leur secteur est sans commune mesure. « Avec la Covid, le secteur était plus bas que terre. Mais, on pensait qu’on allait s’en sortir à cause du plan de relance mis sur pied par l’ancien gouvernement. Mais, c’est très difficile de s’en sortir », dit-il.

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