Ousmane Sonko n’est plus le saint qu’il pense être. Il sait maintenant qu’il est un homme qui a des défauts et qui peut se tromper. Et il vient de reconnaître son erreur dans une affaire qui tient la République en haleine. Ousmane Sonko a fauté et il risque de le payer très cher. Il s’est confié à son entourage et ses avocats ont été informés sur ce dérapage qui pourrait ainsi influer sur son avenir politique. Ses avocats sont désemparés et cherchent par tous les moyens de le tirer d’affaires. Mais Sonko, en politicien averti, compte sur ses jeunes « chairs à canon » pour ne pas aller jusqu’au procès de cette affaire dangereuse pour lui.
Pour l’affaire Sweet Beauty, Ousmane Sonko menace de ne pas répondre devant la Chambre criminelle si l’audience est retenue. C’est lui l’accusé, mais c’est lui qui se met également dans la peau du juge pour dire qu’il devait bénéficier d’un non-lieu après la fin de l’instruction de cette affaire. Ousmane Sonko parle d’un vaste complot visant à l’éliminer de la course à l’élection présidentielle de 2024.
Cette fois, Ousmane Sonko est rattrapé par une autre affaire pendante devant la justice. C’est au cours d’une conférence de presse qu’Ousmane Sonko avait nommément accusé Mame Mbaye Niang d’avoir détourné des milliards du Programme de développement agricole communautaire (PRODAC). Et dès que Mame Mbaye Niang avait brandi la menace qu’il allait déposer une plainte contre lui pour diffamation, Ousmane Sonko avait riposté pour déclarer qu’il détenait le rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) incriminant l’ancien ministre de la Jeunesse, aujourd’hui ministre du Tourisme.
Ousmane Sonko avait donc dit qu’il attendait de pieds fermes la plainte du ministre Mame Mbaye Niang et avait déclaré qu’il brandira alors le rapport de l’IGE devant le tribunal. Face aux réactions fermes de Mame Mbaye Niang qui est passé à l’action en déposant sa plainte, Ousmane Sonko a reconnu qu’il ne s’agissait pas d’un rapport de l’IGE, mais qu’il avait fait un lapsus et qu’il voulait parler plutôt de celui de l’Inspection générale des finances (IGF)…
Premier constat, Ousmane Sonko sait très bien qu’il ne peut détenir avec lui copie d’un rapport de l’IGE qui n’a pas été déclassifié. Car même si ce dont il accuse Mame Mbaye Niang est contenu dans le rapport, s’il échappe au délit de diffamation, il ne peut échapper celui de détenir illégalement un document administratif. Il a dû être confié sur ce plan par ses avocats., pour qu’il se ravise de la sorte.
On n’a pas fini d’en épiloguer qu’Ousmane Sonko qui disait attendre de pieds fermes le ministre du Tourisme à la barre du tribunal qu’il avait même invité à être courageux et à se présenter lui aussi le jour du procès pour qu’il puisse mieux le confondre, changeât de fusil d’épaule. Au cours de son meeting à Keur Massar, Ousmane Sonko qui se savait pris dans son propre jeu, évoque cette fois la thèse d’un complot d’Etat à travers tous ces procès intentés contre lui pour appeler les jeunes qu’il utilise comme « chairs à canon » à être prêts à la résistance.
Deuxième constat, le leader du Pastef manque subitement de lucidité et de sérénité dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang. Lui-même sait qu’il a commis des bêtises, mais ne veut plus en assumer les conséquences, alors qu’au début, il semblait sûr de son fait. C’est ainsi qu’il s’est confié à ses avocats et à son proche entourage sur l’affaire PRODAC et Mame Mbaye Niang. Sonko a avoué s’être trompé car il a été induit en erreur par une publication prise sur les réseaux sociaux.
Le chef des Patriotes l’a reconnu face à ses avocats et c’est pourquoi ces derniers ont demandé le renvoi du procès. Aujourd’hui, il est inquiet et cherche une stratégie pour échapper au procès du 16 février. Il sait que ce procès peut le rendre inéligible. Ousmane Sonko n’est plus « Mou sell mi ».