La proposition faite par la présidente du Haut conseil des collectivités territoriale (Hcct), en l’occurrence Aminata Mbengue Ndiaye, d’accorder un statut à la ville de Dakar a soulevé beaucoup de vagues et fait couler encre et salive. Des voix s’élèvent pour fustiger cette proposition.
La proposition d’Aminata Mbengue Ndiaye n’est pas sans conséquences. La réaction de la population s’est faite de façon spontanée. Le quotidien Tribune a fait une descente dans certaines localités de Dakar pour s’enquérir de l’état d’esprit de la population concernée. Mouhamed Dieng, trouvé dans son magasin de chaussures, après un court temps d’hésitation finit par se décider : «Je préfère qu’on laisse les gens voter, rien ne fait la différence entre Dakar et les autres localités du Sénégal. Il faut conserver à la population sa liberté de choisir ses mandataires». Dans cette optique, Baba Diouf vendeur de friperie, de soutenir à son tour : «Je suis contre l’idée d’un statut spécial pour Dakar. Si le président venait à choisir le maire de Dakar, il va certainement choisir parmi les siens, et les choses ne doivent pas se passer ainsi».
La position affichée par nos précédents interlocuteurs ne diverge pas avec celle qui semble être celle de Falou, un vendeur ambulant, qui affirme : «Je suis contre le statut spécial de Dakar. Si on veut procéder par nomination du maire on risque de placer à la tête de la mairie une personne qui n’arrange pas la population». À quelques mètres de là, nous rencontrons une femme, vendeuse de poissons. À la question elle s’empresse de répondre : «Ce n’est pas une bonne idée. La gouvernance doit avoir un aspect participatif, c’est à dire, laisser les populations choisir qui ils veulent. Le président de la République lui-même est élu, alors nous ne pouvons pas concevoir un statut spécial pour un maire».
Dans l’attente de voir l’évolution et la trajectoire que va prendre ce serpent de mer, les populations fustigent déjà l’idée faite proposition de donner un statut spécial à Dakar en passant à la nomination de son maire, jusque là élu au suffrage universel par les électeurs et électrices.