N’ayant enregistré aucune réaction du gouvernement suite au dépôt de son préavis de grève, les syndicats membres du G20 ont décidé de passer à l’action ce mardi 14 janvier. Face à la presse hier, le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), Amadou Diaouné, est revenu sur la plateforme revendicative des enseignants. Il dénonce par la même occasion l’inertie de l’État face aux préoccupations du G20 qui regroupe une vingtaine de syndicats d’enseignants de l’élémentaire et du moyen secondaire.
«Jusqu’à ce jour nous n’avons pas eu de réaction de la part du gouvernement. Depuis que nous avons déposé un préavis de grève, il n’y a eu aucune réaction. Dans ces conditions nous sommes obligés de passer à une phase supérieure, à savoir un débrayage, une grève de 24 heures, une grève d’avertissement. Nous allons en grève d’abord pour amener le gouvernement à ouvrir les négociations sur la plateforme, et cette plateforme revendicative reprend pour l’essentiel les points du protocole d’accord de février 2014 qui ne sont pas réalisés», déplore le secrétaire général du Sudes.
Dans la même veine, Amadou Diaouné indexe le manque de célérité de l’État et craint que les négociations ne s’éternisent au détriment de ses camarades. «Principalement aujourd’hui, la question des lenteurs administratives qui pénalise des milliers et des milliers d’enseignants demeure. Au rythme actuel du règlement des problèmes de carrière des enseignants il faut encore des décennies pour que ce soit terminé. Or avec les syndicats le gouvernement a trouvé la solution : c’est la gestion dématérialisée des carrières. Et là, il faut mettre en place un dispositif, il faut trouver les financements nécessaires pour le mettre en place le plus rapidement possible. Mais depuis 2015 le gouvernement est à la traîne», ajoute-t-il.
Amadou Diaoune, Sudes : «Il n’y a pas de normes qui sous-tendent aujourd’hui le système indemnitaire au Sénégal»
Diaouné préconise, du reste, l’ouverture de négociations sérieuses sur le système de rémunération et de motivation des agents de la Fonction publique. «Gouvernement, syndicats, opinion publique, tous conviennent que ce système là il faut le changer. Il est source de démotivation parce qu’il y a trop d’injustice, trop d’inégalités dans le traitement. Il n’y a pas de normes qui sous-tendent aujourd’hui le système indemnitaire au Sénégal», ajoute le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal.