Le président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, a plaidé en faveur d’une ouverture beaucoup plus large des financements aux femmes africaines, lors d’un discours prononcé hier à la session inaugurale du Sommet mondial sur le genre, dont la 4ème édition se tient cette année à Kigali, capitale du Rwanda. Le président de la Banque estime que le secteur financier a une responsabilité envers les femmes africaines. Il annonce des mesures au sein de la Banque africaine de développement qui est, rappelons-le, la principale institution du financement du développement en Afrique.
«Désormais, nous allons attribuer des notes à toutes les institutions financières africaines en fonction de ce qu’elles ont fait pour les femmes. Tous les écosystèmes financiers doivent évoluer en faveur des femmes. Et nous allons mettre sous pression les banques de garantie», annonce Akinwumi Adesina qui ne manque pas d’affirmer que les femmes sont bonnes payeuses. «Lorsque les femmes empruntent, elles remboursent toujours. Et 80% d’entre elles parviennent chaque fois à régler leurs dettes, sans aucun problème. Où est le risque par conséquent ? Le problème, c’est la rigidité des banques et des préjugés. Il faut en sortir pour permettre aux femmes d’avoir accès aux financements», assure le président Adesina.
Prenant part à la session intitulée «Libérer l’accès des femmes au financement en Afrique» dans le cadre du Sommet mondial sur le genre, la ministre de la Femme, de la famille et du genre, Salimata Diop Dieng a émis un plaidoyer allant dans le même sens. «Il est important que les établissements financiers soutiennent les initiatives venant des femmes. Elles disposent de périmètres maraîchers, de produits agricoles à transformer. Elles créent des start-ups dans les domaines de l’innovation. Cependant, elles manquent de ressources, de garantie et les procédures pour accéder aux prêts sont compliquées», assure Salimata Diop Dieng.