Le régime du Président Sall est vraiment friand de slogans. Face aux nombreux maux qui assaillent les populations et qui nécessitent des remèdes efficaces, il n’a rien de mieux à trouver que des mots creux sans consistance pour toute solution. C’est comme si les slogans avaient un pouvoir magique de venir à bout de tous les problèmes auxquels sont confrontées les populations.
Des mots pompeux qui ne font qu’exacerber les maux chroniques qui environnent ces mêmes populations. C’est comme un médecin qui, face à la maladie de ses patients, leur administre un placebo à tout bout de champ. Aujourd’hui, tout le monde sait que l’école sénégalaise est vraiment malade et nécessite des soins intensifs pour la remettre sur pied. Mais en lieu et place des perfusions financières attendues, pour lui faire retrouver sa vigueur, le pouvoir s’accroche à son “Ubi tey Jang tey”, alors que les problèmes qui minent la santé de l’école sont loin d’être réglés.
Il en va de même pour le nouveau slogan fast-track, lancé en grande pompe et qui, selon son concepteur, est destiné à emballer la machine pour un traitement diligent des dossiers administratifs, qui souvent étaient en souffrance dans le circuit. Depuis lors, on en entend parler, sans que ne soit atteint le but pour lequel il a été théorisé. Résultat des courses : la délivrance des dossiers continue de se faire au pas de tortue. Quand on voit la saleté repoussante qui continue de sévir dans la capitale, on a du mal à croire qu’on est dans la ville censée avoir zéro déchet. D’ailleurs, comment peut-on vouloir avoir une ville avec zéro déchet sans au préalable avoir des sociétés de nettoiement performantes et des bennes à ordures dans tous les coins de rue pour y jeter les déchets ?
Quant à la tolérance zéro décrétée pour mettre fin à l’hécatombe sur les routes, on se demande même si elle existe tellement elle semble avoir un effet contraire parce que la route continue de tuer à un rythme effréné.
Pour ce qui est du slogan gouvernance sobre et vertueuse il semble avoir été créé pour amuser la galerie, car la gouvernance actuelle à laquelle assistent les populations, n’est ni sobre ni vertueuse. En atteste la gabegie dénoncée par le chef de l’État lui-même concernant les achats de véhicules et autres factures de téléphone, sans compter les scandales financiers à milliards qui ne sont jamais élucidés.
Lorsque l’on voit la soif qui étreint des populations à cause des pénuries récurrentes d’eau, les hôpitaux qui manquent de tout, la pauvreté qui sévit dans le pays, l’on a vraiment du mal à croire qu’on se trouve au pays de l’émergence où le Pse est en plein essor, selon ses concepteurs. D’ailleurs, le Président Sall est tellement fier de ses réalisations qu’il s’en est félicité non sans égratigner son opposition : «Ceux qui parlent doivent parler, c’est leur rôle. C’est normal qu’ils parlent, qu’ils critiquent, qu’ils inventent, ils veulent discréditer notre action pour que les populations se détournent de nous et qu’ils puissent accéder au pouvoir. C’est normal, c’est ce qu’ils veulent. Mais qu’on ait la détermination de garder ce que nous avons et travailler pour les populations».
En attendant les retombées de ce travail, les populations exténuées par le coût de la vie devront se contenter des formules chocs encore et encore pour l’amélioration de leurs conditions de vie.