L’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff ex-CTO est en agonie. Le diagnostic de l’intersyndicale des travailleurs indexe la mauvaise gestion du Directeur général. Ces derniers ont d’ailleurs tenu un sit-in ce matin pour dénoncer ces agissements. « Notre responsabilité en tant qu’ agent de santé qui avons prêté serment est de veiller à ce que toute personne qui vient dans cet hôpital et qui a besoin de soins puisse avoir une satisfaction. On ne peut pas donner des moyens à cet hôpital qui a un budget de 9 milliards et qu’à chaque fois que l’argent entre, on a l’impression que c’est mis dans un sac troué » s’est désolé Cheikh Seck, porte-parole de l’intersyndical des travailleurs de l’hôpital général Idrissa Pouye, représentant du personnel au sein du conseil d’administration de l’hôpital.
Ce budget ne se reflète pas sur les services. « Allez au bloc opératoire, au niveau des urgences, de la chirurgie générale, de la neurochirurgie, de l’orthopédie. Nous voyons des malades qui ont fait des traumatismes qui peuvent attendre pendant 20 jours avant d’être opérés. Certains qui ont les moyens préfèrent aller vers les cliniques » dénonce Cheikh Seck. Actuellement, dit-il ne serait-ce que pour opérer, on a besoin de matériels de stérilisation, l’autoclave est en panne depuis un mois. Quand on opère, on a besoin d’amplificateur de brillance et sur les 14 salles, un seul fonctionne. « On est en train de faire de la bamboula avec l’argent de cet hôpital. Il faut voir les dépenses d’un directeur qui part en voyage en France chaque année, on lui paye ses formations à l’Université qui avoisinent les deux millions. Pendant ce temps l’hôpital peine à acheter des intrants, les véritables travailleurs ne sont pas respectés » dit-il. Et de poursuivre, « Quand nous étions en grève, ils sont allés prendre des étudiants qui ont installé de gros malades. Un malade est même mort sur la table et nous ne comptons pas laisser cela comme ça. Il faut que la population fasse attention, quand les gens sont en grève on met à leur disposition des personnes qui n’ont ni la compétence, ni la qualification. Sur ce point, nous interpellons directement le ministre de la Santé qui est médecin et qui sait ce que c’est prendre la responsabilité de prodiguer des soins à un malade ».
S’y ajoute que ceux qui travaillent le matin jusqu’à 10 H pour aller en sit-in, se retrouvent avec des salaires ponctionnés. Ce mois-ci ils ont ponctionné plus de 80.000 Francs Cfa sur les salaires des agents. Il y a des éléments sur lesquels on doit tenir compte pour faire une opposition de salaire et tous ces éléments n’existent pas. « Sur ce point précis, nous ne laisserons pas. Il est plus facile d’avoir le Ministre de la Santé que le Directeur. A partir du premier avril tout ce qu’il fait ne nous engage pas il est parti à la retraite. Ce gars est un voleur et il a volé notre argent, nous allons le poursuivre en justice », conclut Cheikh Seck.