Après avoir été libéré , Diéguy Diop revient sur les conditions “effrayantes” de sa garde à vue : “Je l’ai ai vécue avec dignité. Je me suis dit que dans la vie, il y a trois êtres qui ne seront jamais emprisonnés : d’abord, le fou, qui n’est pas pénalement responsable ; ensuite, le chien, qui est habitué à faire du sale boulot ; et enfin, le traître. Et moi, je ne suis pas une traîtresse. Je n’ai pas fui pour échapper à la justice de mon pays, donc il était toujours possible que je sois rattrapée par des ennuis judiciaires. J’ai traversé cette épreuve avec dignité, en pensant au Président Macky Sall et en ayant comme repère le président Abdoulaye Wade. J’ai tenu bon, comme beaucoup d’autres hommes et femmes politiques de mon pays. C’était ma destinée.”
Relativement aux conditions de détentions , elle renseigne que lors de sa garde à vue, elle a été bien traitée, “comme une bonne citoyenne, quelqu’un qui n’a jamais eu de démêlés avec la justice.” “J’ai été traitée comme une Sénégalaise qui n’a pas eu de passé pénal, comme une Sénégalaise qui est à la disposition de la justice. J’étais en garde à vue avec d’autres Sénégalais. Je remercie les forces de défense et de sécurité de mon pays pour cela”, confie-t-elle à L’OBS. Et d’ajouter que , “les droits des citoyens ne sont pas bafoués, mais je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, un passage à la cave (du tribunal de grande instance de Dakar, NdlR)”
Toujours , elle précise en ces termes : “Je ne le souhaite à aucune personne, en particulier à une femme ou une mère, car c’est une restriction de liberté qui est, à la limite, dégradante. J’étais derrière les grilles de la cave, un monde nouveau que je découvrais. Ce jour-là, j’ai ressenti, paradoxalement, à la fois de la fierté et de la colère.”
“La fierté, parce que je me suis dit que c’était à cause de mes opinions politiques que je me retrouvais là. Mais aussi de la colère, car il n’est pas normal que des Sénégalais ayant accédé à un certain niveau de magistrature utilisent l’État contre un adversaire politique. C’est déplorable. Je trouve également regrettable que mon ministre de tutelle ait juré de m’envoyer en prison”, s’esclaffe-t-elle.
Aussi , elle révèle que lors de son séjour à la cave, un co-prévenu l’a particulièrement marquée. “Il y avait un vieil homme d’environ 80 ans, un fournisseur, qui avait beaucoup de mal à s’adapter, vu son âge avancé. Son cas m’a particulièrement touchée. Il y avait aussi un jeune de 15 ans, que j’ai aperçu derrière les grilles. J’ai immédiatement pensé à ma fille, qui a le même âge, et cela m’a fait craquer. Ce qui se passe à la cave fait vraiment peur.”
Pour rappel c’est la somme incriminée s’élève à 27 millions 800 000 FCFA. Diéguy Diop confie avoir versé une caution solidaire de 28 millions FCfa. La caution a été versée à la Caisse des dépôts et consignations, en attendant la fin de la procédure .