L’ONG arabe AOHR en Libye a appelé lundi les organisations internationales à aider environ 360 migrants subsahariens secourus ces derniers jours après avoir été abandonnés, selon les autorités libyennes, dans le désert à la frontière avec la Libye par la police tunisienne.
L’antenne libyenne de l’Organisation arabe des droits humains a “salué l’accueil” en Libye de migrants ayant “connu des situations humanitaires difficiles” avant d’être “sauvés par les gardes-frontières libyens”, a indiqué l’organisation, dont le siège est au Caire.
“Selon les gardes libyens, 360 migrants dont des femmes et enfants, nécessitent des secours médicaux et humanitaires urgents”, a-t-elle ajouté, exhortant les autorités libyennes à “autoriser les organisations concernées – le HCR et l’OIM – à les rencontrer et à les aider pour des démarches juridiques”.
Le ministère libyen de l’Intérieur a indiqué lundi avoir “documenté les expulsions (de ressortissants subsahariens, ndlr) par les autorités tunisiennes vers les frontières libyennes”. Il a posté une vidéo sur Facebook contenant des témoignages de plusieurs migrants.
Dimanche, des patrouilles des gardes-frontières libyens ont secouru des dizaines d’entre eux laissés sans eau, ni nourriture ni abris dans le désert, près de la frontière avec la Tunisie, a constaté une équipe de l’AFP.
Les migrants abandonnés par des policiers tunisiens, selon les gardes-frontières, erraient dans une zone inhabitée, près d’Al’Assah, à 150 km au sud-ouest de Tripoli et environ 15 km à l’intérieur du territoire libyen.
Les journalistes de l’AFP ont filmé des groupes de jeunes hommes et quelques femmes, épuisés et assoiffés, assis ou couchés sur le sable, tentant de s’abriter sous des arbustes décharnés, par des températures insupportables.
A la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants africains ont été chassés de Sfax, deuxième ville de Tunisie et principal point de départ pour l’émigration clandestine vers l’Europe.
Ils ont été “expulsés”, selon des ONG, par la police tunisienne, vers des zones inhospitalières près de la Libye à l’est et l’Algérie à l’ouest.
Au moins 630 migrants ramenés par les autorités tunisiennes il y a une semaine de la frontière libyenne ont été regroupés dans des centres gérés par le Croissant rouge qui effectue avec l’OIM un “profilage” de ceux qui acceptent un rapatriement, des demandeurs d’asile et des réfugiés.