L’insécurité préoccupe toujours à Simbandi Brassou

Sous-préfet de l’arrondissement de Simbandi Brassou sis dans la région de Sédhiou, Ousmane Sané expose sans langue de bois les difficultés auxquelles sont confrontées les populations de cette localité. En marge d’une visite de chantiers du projet Énergie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve du Gambie (Omvg), il pointe du doigt deux problématiques majeures : le vol de bétail et le trafic de bois qui charrient leur lot d’insécurité.

Reconnaissant sans peine des difficultés au niveau des infrastructures et au niveau socioéconomique malgré les potentialités, Ousmane Sané émet un plaidoyer pour améliorer l’existant. «C’est une zone où le vol de bétail est très développé. C’est lié également à la porosité de la frontière entre le Sénégal et la République sœur de Guinée Bissau. Quelques fois même il y a de la violence avec des armes. Les voleurs s’attaquent aux éleveurs, aux propriétaires de bétail et cela crée d’énormes problèmes», déplore l’autorité administrative. Sané craint, du reste, que les populations en viennent à recourir à la justice populaire faute de riposte étatique appropriée. «La sécurité ne suffit jamais. Comme on dit, on ne peut pas mettre sous chaque toit une force de sécurité. Remarquons quand même qu’il reste beaucoup à faire. Un département comme le département de Goudomp ne dispose que d’une seule brigade de gendarmerie sous équipée sur le plan humain et sur le plan logistique. En tant qu’autorité; il faut dire les choses telles qu’elles se présentent pour ne pas baigner dans l’autosatisfaction. La problématique sécuritaire est toujours préoccupante, dans ce département. Il y a une frontière qui est longue de près de 100 kilomètres et une seule brigade, sous équipée de surcroît sur le plan humain et sur le plan logistique. Vous comprenez qu’il reste beaucoup à faire. Nécessairement il va falloir à ce niveau que l’État fasse des efforts. Heureusement qu’il y a  un chantier, un projet de construction d’une brigade au niveau de Tanaff et on espère que cela va améliorer la situation», assure le sous-préfet de Simbandi Brassou.

«Éviter que les populations se réarment»

 

Il s’en prend, par ailleurs, aux coupeurs de bois. «Il y a également le problème de la forêt. L’environnement est très attaqué ici. Comme je le dis souvent c’est des bandits, des criminels… Il y en a beaucoup. La forêt que nous avions connue, il y a des années de cela, est en train de se détériorer, et par conséquent, nous prenons des dispositions par rapport à cela avec les services concernés. Souvent on organise des patrouilles mixtes avec la gendarmerie, la douane, les eaux et forêt, tout le monde se donne la main pour faire face», assure-t-il.

Il relativise cependant, en laissant entendre que la situation globale encourage l’optimisme.

«Tout compte fait, il reste beaucoup à faire. Nous sommes au niveau d’une frontière sensible comme vous le savez, les choses se calment quand même mais il faut toujours rester vigilants et chaque fois essayer de prendre les mesures qu’il faut pour anticiper sur d’éventuels troubles.  Pour le moment nous touchons du bois, les choses se calment au niveau de la Casamance. Ce qu’il faudrait noter c’est que les  gens qui nous viennent de l’autre côté de la frontière sont souvent armés. Heureusement que l’État en est conscient, car sinon les gens vont tenter de se réarmer pour se faire  justice et  nous risquons de retourner dans une situation que nous avions vécue auparavant..Les populations ont été désarmées dans le cadre du processus de pacification de la Casamance et les armes légères ne circulent pratiquement pas – mais histoire de se prendre en charge elles mêmes, de régler elles mêmes leurs problèmes elles peuvent être tentées de s’armer comme les assaillants», avertit-il.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here