Des joueurs de talent, l’équipe nationale de football en a connu des tonnes. El Hadji Diouf, Jules François Bocandé, Sadio Mané, pour ne citer que ceux-là, ont fait –et continue de faire (pour Sadio Mané)- vibrer les Sénégalais. Toutefois, la particularité de ce trio légendaire est qu’ils ont pu faire étalage de leur génie sur la durée à l’inverse des 5 noms suivants qui, malgré leurs potentiels, n’ont pas pu briller de mille feux en sélection et n’y ont pas fait long feu. Seneweb vous dresse son top 5 des footballeurs sénégalais à la carrière feu de paille en équipe nationale.
5) Mickael Tavares, un requin bleu dans la tanière
Son passage chez les Lions était tellement court que trouver une photo de lui arborant le maillot des Lions est presque impossible. Mickaël Tavares était l’un des visages du renouveau des Lions du Sénégal version Amara Traoré. Fils de Tony Tavares, ancien international sénégalais passé par l’ASC Diaraf et l’AS Police, il est depuis le début de sa carrière épris de passion pour la sélection nationale du Sénégal. Originaire du Cap-Vert, il reçoit une convocation des requins bleus qu’il décline en se justifiant, par la suite, en interview : « Bien que je sois d’origine Cap-Verdienne, le cœur a déjà choisi et il bat pour le Sénégal ». Celui qui évoluait en ce temps au Hambourg SV (Allemagne), sera récompensé le 12 août 2009 avec une première convocation et une titularisation contre le Congo en amical. Match après match, le milieu de terrain arrive à s’imposer en tant que titulaire indiscutable et forme un duo indéboulonnable avec Rémy Gomis. La paire est alignée lors de la campagne éliminatoire de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon-Guinée Equatoriale 2012, elle est même comparée au légendaire duo Xavi-Iniesta. Malheureusement, Mickaël Tavares ne fera pas partie des 23 Lions sélectionnés pour la compétition. La faute à une baisse de performances aussi bien avec son club de Hambourg qu’en sélection, où les montées en puissance de Jacques Faty (son cousin) et Mohamed Diamé ont grandement contribué à sa mise à l’écart. Il portera en tout et pour le maillot du Sénégal à 10 reprises.
4) Santy Ngom : 1,2, 3 et bye bye
Depuis sa retraite internationale, Khalilou Fadiga a laissé un vide au poste de numéro 10 en équipe nationale. Un manque qui a poussé le public sénégalais à rechercher constamment le futur « Fadiga » plaçant ainsi à chaque fois leurs espoirs sur le premier gaucher évoluant dans une position avancée. L’un d’entre eux se nommait Santy Ngom et jouait au FC Nantes. Convoqué pour la première fois le 23 mars 2018 contre l’Ouzbékistan en amical, il joue 86 minutes et délivre une passe décisive à Moussa Konaté pour le 1-1. Santy Ngom ne comptera qu’une minute au match suivant et ne reverra la tanière -pour la dernière- qu’un an plus tard contre Madagascar. Des retrouvailles qu’il vivra intégralement sur le banc portant à 3 son nombre de sélections. Sur une pente descendante au pays, le milieu offensif avance aussi à reculons en club. Après des passages à Nantes (Ligue 1), Nancy (Ligue 2), et Caen (Ligue 2), il rejoint le 15 août 2022 le FC Villefranche-Beaujolais (National) après avoir été sans club pendant plus d’un an.
3) Issiar Dia, bourreau d’Eto’o and Co
Les fans de l’équipe nationale du Sénégal se souviennent encore de sa chevauchée numéro 10 dans le dos sur le côté gauche suivi d’une passe de l’extérieur du pied droit pour Demba Ba qui, du pied droit crucifia Kameni à la dernière minute du match et toute l’équipe camerounaise emmenée par la légende Samuel Eto’o. Cette rencontre comptait pour la 4e journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations de 2012 et permettait au Sénégal de conforter sa première place devant le Cameroun. Élément déterminant dans ce match, Issiar Dia avait mis tout le monde d’accord. Malgré ses capacités techniques impressionnantes, l’ailier gauche n’a jamais réussi à s’imposer en équipe nationale aussi bien avec Amara Traoré qu’Alain Giresse. Comptant 21 sélections, le natif de Sèvres faisait partie des 23 Lions retenus pour la CAN de 2012 tristement surnommée « la débâcle de Bata ».
2) Rahmane Barry, victime de « xons » ?
Lui aussi était surnommé « le nouveau Fadiga » en raison de sa patte gauche prometteuse. Prêté par l’Olympique de Marseille du côté du FC Lorient pour la saison 2005-2006, l’attaquant est tout simplement époustouflant avec la formation bretonne (5 buts en 28 matchs). Rahman Barry est récompensé par une sélection pour la CAN de 2006 à l’âge de 19 ans et porte le dossard 6. Ce qui aurait dû être une belle vitrine d’exposition va être le début de son cauchemar. Le jeunot se blesse une première fois et entre dans un cercle vicieux. Dans une interview réalisée par le quotidien l’Observateur, l’ex « nouveau Fadiga » révèle avoir été atteint mystiquement : « Je ne sais pas si je suis mieux placé pour en parler, mais franchement après la Can 2006 et même pendant la Can j’ai galéré. On sait tout ce qui se passe là-bas. Des blessures un peu bizarres, on n’arrivait pas à trouver c’est quoi. Je sais que j’ai été victime des xons (sort) ». Mais 10 ans plus tard, le même Rahmane est revenu sur sa carrière et ses blessures à répétition, cette fois-ci, en donnant des arguments plus rationnelles à ses nombreuses. « En poussant un peu, j’ai pu comprendre que c’était une maladie héréditaire m’empêchant de bien récupérer et que mes blessures duraient plus longtemps. En fait, j’ai un problème de défense au niveau du sang », a-t-il affirmé au site Sofoot. Dans cette interview, l’attaquant qui évoluait du côté de l’US Montagnarde a révélé qu’il travaillait en même temps dans un célèbre magasin de bricolage français en tant qu’intérim et s’occupait de tout ce qui est logistique.
1) Makhtar Ndiaye
« Dans notre génération, le plus talentueux c’était Makhtar Ndiaye, je voyais en lui un Okocha. Un joueur très talentueux. Il a même été titularisé par Bruno Metsu à la finale de la Coupe d’Afrique de 2002 », ces mots sont prononcés par El Hadji Diouf lors d’une interview accordée à Seneweb en 2020. Ceux qui connaissent « Dioufy » savent que l’homme (autrefois) n’était pas du genre à caresser dans le sens du poil à tout va. Amadou Makhtar N’Diaye crevait l’écran du côté du Stade Rennais à seulement 21 ans dans les années 2001-2002. Sélectionné à 11 fois sous l’ère Bruno Metsu, le jeune milieu de terrain avait été aligné à trois reprises lors de la CAN au Mali (notamment en finale pendant la première période). Dans le groupe pour la coupe du monde la même année, il ne dispute aucune minute en Corée et au Japon. Ce qui marquera le dernier grand rendez-vous dans lequel il arborera le maillot du Sénégal.