Litige foncier : un ancien pilote traduit en justice son épouse après 30 ans de mariage

La relation de Modou Sall et Anta Kébé ne sera plus la même après leur confrontation de ce mercredi à la chambre correctionnel. 30 ans d’union sont parties en fumée à cause d’un immeuble que la dame compte vaille que vaille accaparer. Ce faisant, elle s’est mise dans un sacré bourbier en confectionnant de fausses factures attestant les dépenses fournies sur les travaux de l’immeuble. Dans cette entreprise délictuelle, elle a bénéficié de l’aide et fourniture de moyens du sieur Mouhamed Gueye. Les deux prévenus risquent gros.

Le 10 Août 2022, l’autorité a été saisie d’une plainte formulée par le sieur Modou Sall à l’encontre de son épouse Anta Kébé. Commerçant de son état, l’ex pilote de première ligne traine son épouse en justice après 30 ans de mariage. Ressortissante de Kaolack, la dame a rejoint la capitale où elle rencontre son époux. Le couple qui filait le parfait amour se maria sous le régime de la monogamie avec séparation de biens. À cause du boulot de son mari qui ne lui laisse pas le temps libre, la dame Kébé a tenu à se prendre en main. C’est en 1994 qu’elle s’est rendue aux Etats Unis avant d’ouvrir un salon de coiffure 6 ans après à Boston.

Helas, un litige foncier est venu s’interférer et a semé la zizanie entre les deux conjoints en instance de divorce. En effet, le sieur Sall renseigne avoir acheté un terrain sis à Yoff virage à 20 000 000 de F Cfa. Il dit l’avoir acquis auprès du nommé Ibrahima Souleymane Ndiaye, Journaliste à la RTS. Par la suite, informe-t-il, il a procédé à la mutation et les droits réels sont dument établis à son nom. Il, dit-il, a conçu une partie locative avec quatre appartements et une autre partie résidentielle pour sa famille avec une piscine.

Etant rentré définitivement au Sénégal en 2019, il y a eu une incompatibilité avec son épouse Anta, laquelle a demandé le divorce. Néanmoins, le rapport d’expertise révèle que Anta n’a participé financièrement aux travaux de la maison, mais elle dit niet et engage une contre-expertise. Pour corroborer les financements dont elle fait état, elle s’est fait confectionner de fausses factures, d’une valeur de 188 238 865, manuscrites par le truchement du gérant en l’occurrence le nommé Mouhamadou Gueye, pour les utiliser dans un procès de référé en vue d’exproprier de sa villa située à Ngor.

Son mari qui a eu échos de ces manigances la traduit en justice pour l’établissement de fausses factures et tentative d’escroquerie au jugement. Mamadou Gueye, gérant de la quincaillerie n’est pas en reste. Il est aussi appréhendé pour complicité de ces chefs. Convoqué puis entendu sur la question des dix-sept factures, il n’a pas reconnu les avoir établies. Selon lui, la dame s’était présentée à lui pour lui demander les souches de ses anciennes factures pour compléter des documents qu’elle devait déposer d’urgence. Du fait qu’elle est une fidèle cliente, il l’a remis son facturier pour qu’elle aille voir avec son maçon. C’est après avoir établi elle-même ses propres factures, qu’elle est revenue pour qu’il lui y appose son cachet.

Cependant, il n’a pas reconnu avoir vendu du matériel d’une valeur de 61 702 000 F Cfa comme indiqué sur les factures déposées par le plaignant. Devant les enquêteurs Anta campe sur sa position et dit être la propriétaire de la maison, qu’elle dit avoir construite avec ses propres fonds. Elle a déclaré avoir remis à son époux, un montant de vingt millions (20.000.000) de F Cfa en espèce, pour l’achat d’un terrain à usage d’habitation à Ngor. À l’en croire, le sieur Sall avait muté la parcelle à son nom et lui avait promis de changer la mutation en y mettant celui de leur fils. Par ailleurs, elle a argué que le coût global des travaux de construction est estimé à plus de trois cent cinquante millions (350.000.000) de F Cfa. Ce financement dit-elle provient des recettes de son salon de tresse. Au regard des investigations menées, il demeure constant que l’usage de faux est établi. Évoqué au tribunal correctionnel ce mercredi 14 février 2024, la prévenue garde sa même ligne défensive. Son seul tort est selon elle, d’avoir réclamé la légitimité propriété de la maison.

Son coprévenu qui semble ne pas mesurer l’ampleur des faits qui lui sont reprochés dégage toutes ses responsabilités même si le facturier est au nom de son entreprise. L’avocat de la partie civile qui botte en touche cet avis, réclame 50 millions F Cfa pour toutes causes et préjudice confondus. Le ministère public pour sa part requiert l’application de la loi, tandis que les avocats de la défense clament la relaxe des prévenus. La défense pour les intérêts de Mouhamed Gueye ouvre les hostilités évoquant l’élément intentionnel. Son confrère en aparté réclame le renvoi de Anta Kébé à des fins de la poursuite. Délibéré le 10 avril.

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