Le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, a dit craindre lundi devant le Conseil de sécurité une “ethnicisation” du conflit dans le pays, tout en appelant l’armée et les paramilitaires à mettre en oeuvre le cessez-le-feu.
“L’ethnicisation croissante du conflit risque de le prolonger avec des implications pour la région”, a déclaré l’émissaire lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan.
“Dans certaines parties du pays, les combats entre les deux armées ou les deux formations, ont ravivé des tensions communautaires ou provoqué des conflits entre communautés”, a-t-il ajouté.
“Des signaux inquiétants de mobilisation tribale ont été rapportés dans d’autres parties du pays, tout particulièrement au Kordofan du Sud”, a-t-il dit.
Depuis le 15 avril, la guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés.
Le représentant spécial de l’ONU a de nouveau plaidé pour le respect d’un cessez-le-feu à quelques heures de son entrée en vigueur prévu à 19H45 GMT pour une durée de sept jours et qui doit notamment permettre de laisser passer civils et aide humanitaire.
“Je continue de sommer les parties d’honorer cet accord qu’elles ont signé il y a deux jours”, a-t-il dit.
“C’est un développement bienvenu même si les combats et mouvements de troupes se sont poursuivis durant la journée, malgré l’engagement des deux parties à ne pas essayer de tirer un avantage militaire”, a affirmé M. Perthes.
Il s’est encore dit “horrifié par les informations faisant état de violences sexuelles contre des femmes et des filles dont des allégations de viols à Khartoum et au Darfour” dans l’ouest du pays.
Dans le détail, quelque 860 civils dont 190 enfants ont été tués depuis le début du conflit et 3.500 civils blessés, selon des chiffres cités lundi par l’émissaire de l’ONU.