Qu’il s’agisse des prochaines élections locales, des législatives futures ou de la présidentielle de 2024, l’opposition est contrainte de s’unir si elle tient à ne pas périr, emportée par les flots du durcissement du régime.
À une date encore imprécise des prochaines élections locales et législatives, l’opposition peine à se souder pour une cause commune. Le dialogue politique n’a pas permis à l’opposition de se regrouper pour parler d’une seule et même voix. Au contraire, le camp qui fait face à Macky Sall s’est scindé en deux blocs dont l’un a accepté de s’asseoir à la table du dialogue au moment où l’autre se radicalisait.
En fait, au moment où certaines formations politiques sont en train de discuter avec la majorité et la société civile du processus électoral, des dates et modalités des prochaines élections, aucun leader de Taxawu Senegal n’y participe. C’est également le cas pour Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo, le Pds de Me Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, le patron de Rewmi, qui ne prennent pas part à la rencontre. Une politique de la chaise vide qui a pour conséquence la désunion dans les rangs de l’opposition notamment sur des questions aussi importantes ayant trait aux prochaines échéances électorales.
En tout cas, que ce soit pour les Locales, le scrutin pour la députation ou la présidentielle à venir, les opposants sénégalais sont contraints de s’unir ou périr. Si les adversaires du camp au pouvoir veulent changer les données, ils sont obligés de coaliser leurs forces pour pouvoir faire face à la mouvance présidentielle qui sait que les prochaines compétitions électorales ne seront pas une tasse de thé pour elle. Pendant qu’il est encore temps, ce qu’il faut à l’opposition, c’est de s’accorder pour un vaste regroupement de toutes ses franges en vue des futures joutes.
L’enjeu de ces élections à venir pour les partis de l’opposition est tel qu’il leur commande de s’unir pour gagner les Locales, mais aussi, pour remporter la majorité des sièges à l’Assemblée et lorgner le fauteuil présidentiel, quelque que puisse être le candidat qu’ils auront en face en 2024.
Si l’opposition réussit à se regrouper d’ici les prochaines élections, c’est non seulement pour une position commune sur les modalités électorales, mais cela peut lui permettre de remporter un maximum de sièges dans les communes et départements et à l’hémicycle. Se pose cependant la question de savoir si oui ou non l’opposition peut gagner ce pari. Certes, un regroupement de l’opposition entière est quasi impossible dans un contexte de renforcement de l’égoïsme en politique, avec certains dirigeants qui tiennent à leur autonomie ; mais il en existe toujours des formations qui sont prêtes à fédérer leurs forces. Et c’est sur celles-là qu’il faut compter pour se regrouper.
Imaginez la puissante machine électorale que sera un regroupement constitué des partis et mouvements qui ont soutenu Idrissa Seck lors de la présidentielle de 2019 et de ceux et celles qui étaient avec Ousmane Sonko, en plus des deux franges du Pds, du singleton Madické Niang et le Pur ! Si des mécontents de Benno et d’autres formations de moindre envergure se joignent à ces derniers, ce sera un puissant regroupement qui donnera le tournis aux tenants actuels du pouvoir.