En Algérie, le verdict est tombé le mardi 7 novembre 2023, et il est lourd pour l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui condamnée par contumace à 10 ans de prison par le tribunal de Constantine. Le journaliste Mustapha Bendjama, accusé d’avoir aidé la militante à quitter le pays, reçoit une peine de six mois de prison ferme. Le parquet algérien avait requis une peine de 10 ans de prison contre Amira Bouraoui et trois ans contre le journaliste.
Amira Bouraoui était jugée pour « sortie illégale du territoire ». Les accusations portées contre elle sont basées sur le fait qu’elle aurait franchi illégalement la frontière entre l’Algérie et la Tunisie le 3 février. Mustapha Bendjama, ayant déjà purgé une partie de sa peine en détention préventive, est susceptible de bénéficier d’une liberté immédiate.
Amira Bouraoui avait été arrêtée à Tunis alors qu’elle tentait de voyager vers Paris. Malgré une tentative des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie, elle a réussi à atteindre un aéroport parisien trois jours après l’incident. Les autorités algériennes ont qualifié son départ d’exfiltration illégale, aidée par des personnels diplomatiques et sécuritaires français. Cet événement a provoqué une crise diplomatique, résolue depuis, et a conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur à Paris pour consultations.
Outre Amira Bouraoui et Mustapha Bendjama, le tribunal de Constantine a également condamné Ali Takaida, un agent de la police aux frontières soupçonné d’être impliqué dans la fuite de la militante, à trois ans de prison ferme. Khadidja, la mère de la franco-algérienne âgée de 71 ans, a été condamnée à un an de prison avec sursis. Les co-accusés d’Amira Bouraoui étaient poursuivis pour divers motifs, dont la « constitution d’une association de malfaiteurs », la « sortie illégale du territoire national » et l’« organisation d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé ».