L’Ums se radicalise et met fin à toute collaboration avec Me Malick Sall

L’Union des magistrats sénégalais (UMS) a été fondée en 1968.ums
Elle est l’unique association de défense des intérêts matériels et moraux des magistrats au Sénégal.
Selon l’article 4 de ses statuts, elle a pour buts :
– de défendre et d’illustrer l’indépendance de la Magistrature telle qu’elle a été proclamée par la Constitution sénégalaise ;
– de susciter chez ses membres l’esprit de réflexion, le goût de la libre discussion et de la recherche sur l’ensemble des problèmes judiciaires qui se posent à la profession ;
– de favoriser, en collaboration avec toute autre association poursuivant le développement des sciences juridiques, l’étude de ces problèmes et la vulgarisation du droit sénégalais ;
– de resserrer les liens de solidarité, de développer l’esprit d’entraide et de collaboration entre ses membres et de défendre leurs intérêts professionnels, matériels et moraux.
Depuis son arrivée à la tête de l’association, le bureau a inscrit son action sous le sceau du dialogue constructif tant dans ses rapports avec la Chancellerie que par rapport aux autres acteurs de la justice.
Cette démarche d’ouverture a toujours été adossée à une conviction à savoir que la justice est un bien commun qu’il nous appartient de préserver. Dans cette quête perpétuelle d’une justice chaque jour plus crédible et plus respectée, le magistrat a un rôle déterminant à jouer : c’est de contribuer par sa posture, ses réflexions et son engagement, à rehausser l’image de la justice. C’est précisément pour l’avoir compris que l’UMS s’est toujours évertué à offrir aux magistrats et au-delà à tous les citoyens qui s’intéressent à la justice, des espaces de dialogue et d’échanges qui ont permis de lever bien des équivoques sur le fonctionnement du service public de la justice.
Ce bref rappel des missions et vision de l’UMS nous permet de prendre la mesure de la césure qui existe entre ce qu’on est en droit d’attendre du Ministère de la justice et ce qu’on voit actuellement.
L’existence dans un pays, d’une organisation telle que l’UMS, qui regorge de femmes et d’hommes de valeur disposés à donner à contribuer au renforcement du système judiciaire, est une chance. Mais encore faut-il en avoir une claire conscience ou tout simplement la volonté d’en tirer profit. Les évènements récemment survenus dans notre pays permettent d’en douter.
Le 12 Août 2020, l’UMS fidèle à sa mission de défense des principes qui garantissent l’indépendance de la justice, a sorti un communiqué pour dénoncer l’affectation injuste et arbitraire du magistrat Ngor Diop,
Depuis lors, M le Garde des Sceaux, outré par l’indépendance d’esprit de l’UMS, a décidé lui faire payer son « audace » en s’en prenant à notre union par divers moyens.
C’est d’abord la cellule de communication du Ministère de la justice qui se met à diffuser aux organes de presse, la lettre de démission de notre collègue Ousmane Kane comme membre de l’UMS.
Ce fut ensuite la saisine de l’IGAJ, pour faire entendre le président de l’UMS pour des propos tenus relativement à une affaire définitivement jugée au moment où des magistrats, connus pour leur proximité avec le régime, mènent en toute illégalité des activités politiques.
C’est enfin cette campagne de dénigrement sur fond de contrevérités au sujet de la nationalité, des accointances politiques et des origines ethniques du président de l’UMS.
En se livrant à une telle stratégie de musellement de notre organisation, le Garde des Sceaux veut nous imposer une alternative : se taire ou disparaître. Nous, membres de l’UMS, avons choisi une troisième voix : celle de la liberté et de la dignité.
Dans l’intérêt des magistrats, des citoyens et de la justice tout entière, l’UMS doit continuer et continuera à faire entendre la voix des magistrats et de tous ceux qui ont fait le choix de faire prévaloir la vérité sur le faux, la justice sur l’arbitraire.
En s’en prenant à notre organisation par des procédés indignes d’une autorité de son rang, le Garde des Sceaux se disqualifie et montre son incapacité à faire preuve de la hauteur et du sens du dépassement que nécessite une gestion efficiente d’un service aussi important et délicat que la Justice.
Au regard de tout ce qui précède, le bureau de l’UMS :
– Prenant acte de la mobilisation des magistrats notée à travers les comités de ressort ;
– Conformément à la volonté exprimée à travers les déclarations non équivoques desdits comités.
Prend les mesures suivantes :
– Décide de mettre un terme à toute forme de collaboration avec le Garde des Sceaux, Monsieur Malick Sall ;
– Demande son départ pur et simple du Ministère de la justice, compte tenu de sa propension à créer et à entretenir des conflits préjudiciables au fonctionnement normal du service public de la justice ;
– Exige l’abandon immédiat de la procédure initiée contre le président de l’UMS ;
– Invite les membres élus à suspendre toute activité au sein du Conseil supérieur de la magistrature ;
– Invite tous les collègues à se constituer d’ores et déjà, comme conseils, pour la défense du Président Teliko ;
– Sollicite l’intervention du Président de la République pour prendre les dispositions nécessaires au fonctionnement harmonieux de l’institution judiciaire ;
– Se félicite de l’élan de solidarité manifesté par les citoyens sénégalais de tous bords et invite tous les hommes épris de justice à faire barrage à cette tentative de museler le socle de l’Etat de droit que représente la Justice.
– Encourage les collègues à rester soudés et à éviter de tomber dans le piège de la manipulation.

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