Un atelier d’échange autour du liquide précieux a eu lieu, ce lundi, au siège de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal. La réunion, modérée par le secrétaire général des syndicats de la Sénégalaise des eaux (SDE) portait sur les enjeux d’une gestion publique de l’eau. A ce sujet, organisations de la société civile et associations de consommateurs ont plaidé pour que cette denrée revienne entre des mains publiques. Elles souhaitent aussi la régulation du secteur.
Selon l’Organisation des Nations Unies, 40 % de la population mondiale serait confrontée à un manque d’eau potable. Cette rareté de la ressource est causée, en partie, par le réchauffement climatique, la croissance démographique et, surtout, la surexploitation de cette dernière.
Face à ce constat, la question de la distribution de l’eau potable se pose surtout dans un monde où elle se monnaie des fois aux plus offrants. C’est dans le but de contrer la capitalisation de cette ressource naturelle qu’un atelier d’échange s’est tenu. Les discussions ont tourné autour de la privatisation de ce liquide qui, selon les différents intervenants, est une nécessité pour les Etats et les populations.
«Nous pensons que l’eau n’est pas une marchandise ; c’est un droit. Elle n’a pas de prix, mais un coût supporté par les Etats. Ainsi, il faudrait laisser à l’eau son caractère national et stratégique en tant que bien commun», déclare Mamadou Mignane Diouf, Coordonnateur du Forum social sénégalais.
Pour ce faire, une gouvernance communautaire de l’eau potable est souhaitée, pour un souci de souveraineté et de transparence.
Les acteurs ont aussi plaidé pour une meilleure gestion du secteur. «Si on ne régule pas l’eau et on la laisse à la merci des multinationales et des privés, on se dirigera vers le chaos global. Car ces entreprises ne cherchent pas la satisfaction des populations, elles cherchent surtout à gagner de l’argent. Or, on ne devrait pas chercher à faire des bénéfices sur l’eau, on devrait plus s’assurer qu’elle soit bien alimentée et à un tarif social», pense M. Diouf.
Cet atelier a aussi été l’occasion d’évoquer les conditions des travailleurs de l’eau. Pour une meilleure productivité de ces derniers, l’ouverture de capital et l’occupation de postes à responsabilité dans leurs administrations semblent être les solutions idoines. «Dans d’autres pays, les collaborateurs sont constitués comme partie prenante du capital. Et quant ils le savent, ils se donnent corps et âme pour le maintenir au plus haut», a lâché le coordonnateur du Forum civil sénégalais. Avant de poursuivre : «Il faut aussi que l’on laisse une importante place à ces travailleurs dans les postes de direction au niveau national. Il est inconcevable qu’aujourd’hui, le directeur de la société d’affermage vienne d’Europe. D’autant plus que ce genre d’expertise ne manque pas dans notre pays» déclare-t-il.
A noter que Dakar sera l’hôte du Forum mondial de l’eau. A côté de ce grand rendez-vous, un forum alternatif de la même envergure sera organisé par des associations, des Ong…