Après une accalmie, la pandémie du coronavirus que tout le monde croyait derrière nous est en train de revenir selon les autorités. Aujourd’hui, le Sénégal vit dans la hantise d’une deuxième vague de contamination du coronavirus. Ce, à la suite d’une hausse relative des cas de coronavirus due au relâchement dans le respect des mesures barrières. Les autorités, pour ne pas être prises au dépourvu ont décidé de corser les mesures de prévention. Mais il ne faudrait pas que cela soit un prétexte pour restreindre les libertés
Depuis quelque temps, la pandémie de la Covid 19 qui semblait avoir tourné le dos est en train de revenir. Selon, la directrice de la santé publique Marie Khémesse Ngom Ndiaye, jointe par nos confrères de Dakaractu : « Nous avons de temps en temps un ou deux cas importés, mais la situation est maîtrisée (…) Le respect des mesures barrières, pour le moment, c’est tout ce qu’on a comme arme» a t-elle soutenu non sans ajouter que l’éventualité d’une seconde vague de contamination sera vraiment «regrettable». Ainsi, invite t-elle la population à s’approprier de la lutte en se conformant au respect des gestes barrières pour, en effet, éviter un quelconque dégât. Car, dit-elle, « si nous continuons ce comportement (Ndlr: relâchement dans le respect des mesures barrières) nous risquons d’aller vers un accroissement terrible des cas de contamination. Et nécessairement l’État, pour des questions de sécurité et de sûreté, va faire comme tous les autres pays en prenant des mesures restrictives.» Certes, face à la menace de propagation de la pandémie, il est tout à fait normal que l’État prenne les devants en adoptant des mesures restrictives. Seulement il ne faudrait pas sous prétexte de combattre la maladie qu’il en profite pour restreindre les libertés. Parce que la liberté de manifester est un droit fondamental consacré par la Constitution du Sénégal. Encore faut-il le répéter, les citoyens ne sont tenus que par un devoir d’information de l’autorité mais aucunement ils ne sont tenus de lui en demander l’autorité. Mais cette situation, l’autorité semble n’en avoir cure et interdit les manifestations quand ça lui chante. Aujourd’hui sous prétexte de coronavirus, elle interdit systématiquement les manifestations. Ce fut le cas vendredi dernier quand il a interdit la manifestation de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas) qui voulait dénoncer le bradage des ressources halieutiques par le gouvernement du Sénégal. Ce qui n’est pas du tout normal car après tout les pêcheurs avaient le droit de s’exprimer après tous les déboires qu’ils vivent suite à la menace qui plane sur leur activité. Parce qu’aujourd’hui ces pauvres pêcheurs font face à d’innombrables problèmes qui hypothèquent leur survie à cause des navires étrangers qui viennent leur ôter le pain de la bouche. Aussi, le pouvoir doit laisser les populations manifester comme le leur autorise la constitution pour éviter que ces interdictions se muent frustrations. D’ailleurs, face le refus de l’autorité n’a pas émoussé l’ardeur de ces pêcheurs qui ont manifesté leur colère au quai de pêche de Rufisque pour se faire entendre des autorités. Quand la marmite bout à 100 degrés, il est plus sage de soulever le couvercle pour laisser la vapeur s’envoler avant que l’explosion ne survienne, mais cela le pouvoir semble l’ignorer. Pourtant ce même pouvoir ne se prive pas d’organiser des rassemblements quand il en envie, comme lors de son anniversaire qu’il a fêté le 1er décembre dernier ou encore la réunion des alliés à la salle des banquets etc. Donc s’il veut que les populations se conforment aux mesures édictées, il faut d’abord qu’au plus haut sommet que l’on donne le bon exemple. Au lieu d’interdire les manifs, n’est -il pas plus facile de les autoriser tout en invitant les initiateurs à respecter les mesures barrières . Finalement c’est comme s’il y a avait deux sortes de citoyens devant le virus.