Il était attendu comme Jupiter parmi les hommes. Le chef de l’État, Macky Sall, s’est enfin prononcé sur la tension politique qui vicie depuis plusieurs mois le climat social, avec, en toile de fond, le procès Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang et ses corollaires. S’adressant à la Nation ce 3 avril, veille de la fête de l’indépendance, le président de la République a réaffirmé son attachement au «dialogue».
«Je reste ouvert au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de la Nation», déclare Macky Sall. Mais, s’empresse-t-il de préciser, «dans le respect de l’État de droit et des institutions de la République, pour un Sénégal uni, un Sénégal de paix, de stabilité et de cohésion nationale».
Selon lui, «la fête de l’indépendance, qui marque notre liberté retrouvée, nous rappelle, en même temps, l’histoire qui nous lie et nous oblige à bâtir sur la terre de nos ancêtres l’héritage que nous devons laisser à nos enfants».
Dans ce dessein, ajoute le président Sall, «chacun de nous (toutes les forces vives de la Nation, NDLR) en porte la responsabilité».
«Dès lors, il nous revient de puiser à la source des anciens la sagesse qui inspire le dialogue et la concertation, pour surmonter nos différences, afin de rester la Nation sénégalaise qui nous rassemble et nous ressemble ; une nation de coexistence pacifique où le sort de chacun dépend de celui de son prochain, parce que nous sommes une seule et même famille», poursuit-il.
Une main de fer dans un gant de velours, dira certainement l’opposition qui ne croit pas à une réelle volonté d’apaisement de la part du président Macky Sall qui, selon elle, est prêt à tout pour briguer un troisième mandat. Raison d’ailleurs avancée par Yewwi Askan Wi et ses alliés pour motiver leur décision de décliner l’invitation du président de la République de prendre part à la cérémonie célébrant le 63e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté, ce mardi 4 avril.