C’était prévisible. Certains syndicalistes l’avaient prédit. Ils ont eu sans conteste raison des autorités étatiques. La reprise des cours qui était partie pour être un échec a été finalement reportée à une date ultérieure. Le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, a sorti un communiqué pour expliquer la décision par l’apparition de cas positifs de Covid-19 chez les enseignants à Ziguinchor. «Il a été appelé à mon attention des cas de personnels enseignants testés positifs dans la région de Ziguinchor. C’est pourquoi, sur instruction du Président de la République, il a été retenu de reporter la reprise des cours initialement prévue le 02 juin 2020 jusqu’à une date ultérieure, en vue d’éliminer tout risque de propagation du virus dans l’espace scolaire. Le président de la République engage les ministres chargés de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et de la Santé en relation, avec les autorités administratives, à poursuivre les efforts déjà entamés en vue de se préparer à une éventuelle réouverture des classes», lit-on dans le document.
RÉACTIONS
DAME MBODJI, SG CUSEMS/AUTHENTIQUEl
«Nous demandons la démission de Mamadou Talla»
Le renvoi de la réouverture des classes n’a pas laissé indifférent le monde syndical. Le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) se dit «surpris» de la décision du président de la République de repousser la rentrée qui était prévue aujourd’hui pour les écoles élémentaires et du moyen secondaire. «C’était déjà du fiasco. Nous nous attendions à ce qu’on montre à la face du monde que le Sénégal n’était pas prêt. Les dispositifs dont le ministre de l’Éducation parlait n’étaient prêts», a dit Dame Mbodj. Ce dernier dit remarquer que les arguments avancés par le communiqué de la présidence de la République pour le report de la rentrée sont faux. «Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de deux d’enseignants testés positifs dans cette région. Les enseignants testés datent depuis trois jours. La véritable raison est que les écoles n’ont pas reçu les dotations qui étaient prévues par le protocole de sécurité sanitaire. Macky Sall ne pouvait qu’avoir ce camouflet. C’est la raison pour laquelle ils ont attendu tard dans la soirée pour envoyer un communiqué. C’est un tâtonnement». C’est dans ce sillage que Dame Mbodji «demande» la démission du ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla. «Il ne peut plus diriger le département de l’Éducation qu’on lui a confié, car il a montré qu’il n’a pas l’étoffe nécessaire. Que les enseignants qui ont été envoyés injustement soient retournés à leur lieu de départ», a exigé le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A). Et de poursuivre : «Ils ont évoqué des cas, et tant qu’il y en aura, il n’y aura plus de réouverture», a-t-il ajouté. Une déclaration du Syndicat autonome des Enseignants du Moyen Secondaire (Saems) est attendue dans les heures prochaines, selon Sowrou Sène.—