Le maintien de Guy Marius Sagna en prison au moment où ses compagnons arrêtés pour les mêmes faits hument l’air de la liberté est une décision inique. L’on pourrait même avancer que cette politique de deux poids deux mesures n’est rien d’autre qu’un abus de pouvoir. Les faits pour lesquels Guy Marius est maintenu en détention sont certes sanctionnés, mais il faut quand même reconnaître que la sanction est disproportionnée.
Parce que Guy Marius Sagna menait un combat noble qui n’était autre que de dénoncer la hausse injustifiée des factures d’électricité qui ne fait que paupériser davantage les ménages. Pourtant, des jeunes de la Cojer avaient fait pire en escaladant les grilles du palais de la République et en se bagarrant avec les éléments de la sécurité pour assister à un ndogu présidentiel auquel ils n’étaient pas conviés. En guise de sanction, ils n’avaient écopé que de 15 jours de prison.
Mais aujourd’hui, on veut faire croire au peuple que l’activiste menait des activités terroristes alors que son seul tort aura été de marcher devant les grilles du palais de la République comme l’avaient du reste fait les partisans d’Aliou Sall pour contester la décision de son frère de président qui l’avait enlevé de la liste des députés lors des Législatives. Aussi, il est difficile de ne pas voir dans le maintien de Guy Marius derrière les barreaux, un acharnement pour ne pas dire un règlement de comptes qui ne dit pas son nom. Parce que son combat pour le peuple qui lui vaut la prison n’est pas du goût du pouvoir qui l’a simplement kidnappé, en ce sens qu’il n’arrive toujours pas à donner les vrais motifs de son maintien en détention et continue de tâtonner.
Cela ne démontre que la frilosité du régime et la peur bleue que l’activiste lui inspire. En atteste sa détention dans une prison pour condamnés dans le quartier de haute sécurité réservé aux présumés terroristes. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que le nom de Guy Marius Sagna est associé au terrorisme. Pour rappel en juillet 2019, il a été placé sous mandat de dépôt pour «fausse alerte au terrorisme» avant que cette accusation ne se dégonfle comme un ballon de baudruche. Bref, on veut transformer un patriote en terroriste dans le seul but de le faire taire. Et aujourd’hui, il faudrait que l’indépendance de la justice se manifeste avec éclat, que les juges refusent de cautionner une telle forfaiture, en ramenant les choses à leur juste proportion, et en restant fidèles à leur serment, qui est de dire le droit, rien que le droit. Parce que le pouvoir veut anéantir Guy Marius, le malmener de sorte qu’il perde sa fougue et sa combativité.
Aujourd’hui, on assiste à une sorte d’injustice légalisée, sinon comment comprendre son maintien en détention au moment où ses compagnons arrêtés pour les mêmes faits ont été relâchés ?
Il ne faudrait pas accepter que le Sénégal, jadis respecté et considéré du fait de sa démocratie et des respects des libertés, comme un îlot de lumière dans un océan d’obscurantisme sombre dans l’injustice et l’iniquité. Il ne faudrait pas laisser Guy Marius Sagna payer seul l’addition face aux coalitions d’intérêts égoïstes qui veulent dicter leur loi. Et puis, Guy Marius que certains veulent peindre comme un agitateur, un terroriste est un homme altruiste, qui ne rechigne pas à se solidariser dans les luttes pour la justice et l’équité. D’ailleurs, il a été de tous les combats, que ce soit celui contre la prédation des ressources, celui des travailleurs en difficulté dans leur société, même en prison il ne cesse de se battre pour l’amélioration des conditions des détenus.
Pour dire vrai, Guy Marius Sagna est loin d’être nuisible pour la société, contrairement à ces prédateurs des deniers publics qui continuent de se pavaner sans être inquiétés.