Le torchon brûle entre le Mali et la France depuis la montée au pouvoir de la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta. Ces relations se sont encore plus dégradées après l’ordre de retrait, demandé par le gouvernement de transition, des troupes danoises sur son sol.
En effet, le royaume du Danemark avait déployé ses soldats au Mali dans le cadre de la mission Takuba, initiée par la France. Respectant la volonté des autorités maliennes, les Danois ont rappelé leurs hommes. La ministre française des Armées avait tenu à apporter son soutien au Danemark : « Solidarité avec nos partenaires danois, dont le déploiement se fait sur une base juridique légale, contrairement à ce qu’affirme aujourd’hui la junte malienne ». Elle poursuit : « la junte malienne a rompu ses engagements et multiplie les provocations ». C’est cette dernière déclaration qui va mettre le feu aux poudres au Mali.
La junte va réagir aux propos de Florence Parly ce mercredi sur la chaîne malienne de l’ORTM dans le journal de 20 h. « Le Mali aujourd’hui tient au respect de sa souveraineté. Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et à respecter également le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, un principe élémentaire des relations internationales. Nous l’invitons également à faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence. Nous, culturellement, on ne parle pas beaucoup », a lâché le porte-parole du gouvernement malien ; le colonel Abdoulaye Maïga en faisant référence au poème «la Mort du loup» du poète français du XIXe siècle qui déclare : «Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse».
Le par ailleurs, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a décrié certaines attitudes de la France à l’égard du Mali. « Lorsqu’un État décide de soutenir un autre État qui décide unilatéralement de déployer des forces spéciales sur notre territoire national, on se demande, qui est dans la provocation ? Lorsqu’un aéronef viole notre espace aérien, éteint son transpondeur pour ne pas être identifié et coupe la radio pour ne pas être en contact avec les opérateurs de contrôle, on se demande, qui est dans la provocation ? Lorsqu’on divise les Maliens en pour ou contre la transition, on se demande, qui est dans la provocation ? Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous régionales, on se demande, qui est dans la provocation ? », déclare-t-il.