C’était prévisible. Le rassemblement annoncé par des candidats de l’opposition n’a pas pu se tenir. Les forces de l’ordre, qui ont investi tôt le rond-point Saint-Lazare, lieu du rendez-vous, ont embarqué tous les candidats et autres responsables politiques qui ont pointé le bout de leur nez sur les lieux. Habillé d’une tenue traditionnelle, Pr Daouda Ndiaye a été le premier à affronter les gendarmes dépêchés sur les lieux. Et même s’il n’a pas été arrêté, le candidat a fait savoir qu’il a été «attaqué» et «brutalisé». La preuve, renseigne-t-il, «j’ai été blessé à l’œil et au poignet et mes hommes sont arrêtés».
Outre, Pr Daouda Ndiaye, l’ancienne ministre de la justice, aussi, a été arrêtée. Candidate recalée après le contrôle des parrainages, Aminata Touré n’a même pas eu le temps de faire une déclaration. Mais contrairement au premier nommé, les forces de l’ordre lui ont demandé de les suivre alors qu’elle s’apprêtait à faire une déclaration. Chose qu’elle a faite sans aucune résistance. Quelques minutes après, c’est au tour d’Anta Babacar Ngom de tomber dans les filets des gendarmes. «Plus rien ne nous arrêtera. C’est notre droit le plus basique. C’est un droit citoyen, on a rendez-vous avec le peuple sénégalais», a-t-elle déclaré avant d’être arrêtée par un gendarme qui lui demande de s’arrêter. La tentative de résistance de sa garde rapprochée n’a pas servi à grand-chose. Elle a été conduite à la gendarmerie de la Foire où elle retrouve Mimi Touré.
Auparavant des jeunes qui ont pris d’assaut la Vdn ont été vite dispersés par les gendarmes. Ces derniers ont, ensuite, éteint tous les pneus brûlés avant de libérer le chemin. Comme s’ils voulaient reculer pour mieux sauter, les jeunes se sont donnés rendez-vous vers liberté 6 extension. D’ailleurs, Thierno Alassane Sall a été aperçu dans la foule, drapeau à la main. Là aussi, il faut dire que les choses n’ont pas été aussi faciles pour les gendarmes. Contrairement à la Vdn où les manifestants ont replié dès l’arrivée des forces de l’ordre, à Liberté-6 extension, les gendarmes, appuyés par les policiers, ont essuyé quelques jets de pierres vers la Cité Baracka.
Pour sa part, Khalifa Ababacar Sall n’a pas pu rejoindre le lieu du rendez-vous. A la place, ses militants ont été gazés alors qu’ils étaient au niveau de la permanence. Aliou Mamadou Dia, aussi, a respecté sa parole. En tenue de combat, il a lancé sa campagne en distribuant des flyers dans des bus.