Les agriculteurs de la région de Louga sont confrontés à un sérieux retard dans la distribution des semences et des intrants agricoles, juste avant le début de la saison des pluies. Cette situation suscite des préoccupations parmi les agriculteurs, qui redoutent que cela compromette le succès de la prochaine saison agricole.
Un conflit persistant entre les agriculteurs et la Société Nationale des Oléagineux du Sénégal (SONACOS) complique encore davantage la situation. Les agriculteurs reprochent à la SONACOS de ne pas avoir mené une campagne de commercialisation adéquate pour les arachides de la saison précédente, ce qui a entraîné un stockage important de la récolte.
« Il y a eu une bonne production d’arachides de la saison dernière mais c’est la SONACOS qui n’a pas organisé une bonne campagne de commercialisation et les chinois aussi ne sont pas venus acheter », renseigne Baye Mama Fall, gérant du point de collecte du village Ngoya Sarr, situé dans la commune de Nguidilé.
De plus, le prix offert par la SONACOS pour l’achat des arachides n’a pas été jugé satisfaisant par les agriculteurs, ce qui a conduit au blocage de 17 tonnes d’arachides déposées il y a deux mois. « Le prix du kilogramme d’arachides proposé par ladite société sur la production arachidière de la saison agricole dernière n’a pas convenu aux cultivateurs », souligne-t-il.
Ainsi « les 17 tonnes d’arachides déposées il y’a de cela 2mois à la Société Nationale des Oléagineux du Sénégal ne sont toujours pas achetées par celle-ci », renseigne-t-il.
Face à cette impasse, les agriculteurs réclament une enquête sur les structures chargées de la distribution des semences afin d’identifier les problèmes et de les résoudre. Cependant, l’Association des opérateurs agricoles de la région de Louga est pointée du doigt pour son rôle dans la situation actuelle.
Lors d’une récente intervention à la chambre de commerce de Louga, ses représentants ont préconisé la patience. Khadim Diop a souligné que leur organisation était confrontée à une forte demande d’acheminement d’arachides vers les communes et les villages, ce qui impliquait un travail considérable de dispatching.
Toutefois, il a averti que bien qu’ils n’aient pas peur des audits, ceux-ci pourraient retarder davantage les choses, malgré les investissements déjà consentis. Le président de l’association a affirmé que leur démarche restait efficace jusqu’à présent, et Mor Maty Lo a admis que le retard était compréhensible pour ceux qui connaissent la complexité du travail de coordination pour la distribution des semences.
Il a également été noté que l’État avait déjà versé 37 milliards sur les 70 milliards qu’il devait à l’association, tout en appelant à une relance des banques agricoles pour compléter le reste