La presse sénégalaise a célébré la journée mondiale de la presse et a profité de l’occasion pour exposer une kyrielle de doléances dont la plus pressante a été le règlement de la précarité vécue par les reporters.
C’est comme un seul homme, avec le soutien des acteurs politiques de tous bords, du pouvoir comme de l’opposition, et la société civile, que la presse sénégalaise a célébration la journée mondiale de liberté de la presse. Occasion choisie pour initier une marche au cours de laquelle elle a pu dénoncer les manquements et autres maux qui la gangrènent. Parmi ces maux, la précarité a été la chose la mieux partagée. Des doyens comme Mame Less Camara, aux aînés comme Massamba Mbaye, El Hassane Sall ou Cheikh Oumar Ndao, en passant par les jeunes comme Pape Cheikh Sylla ou Thierno Dramé pour atterrir aux plus jeunes comme Safiétou Cissé de Walfadjri, Fatoumata Diop ou Amina Guèye de Dmedia jusqu’aux sta- giaires et étudiants en journalisme et communication, tous se sont donné ren- dez-vous à la Place de l’Obélisque qui a été le point de départ d’une marche qui s’est ébranlée jusqu’au rond-point de la Rts(Place Doudou Ndiaye Rose) comme point de chute. La marche quis’est tenue avec des pauses pour rassembler les deux vagues qui la composaient en plus des reporters dis- persés un peu partout, qui pour des re- trouvailles avec des confrères qu’ilssont restés des mois sans les voir, qui pour procéder à de petites interviews. Dans leur volonté de faire savoir qu’ils ont mal quelque part et qu’ils voudraient en faire part à leur hiérarchie, c’est-à- dire les patrons de presse ou aux autorités gouvernementales, la couleur la plus distinctive a été le rouge arboré en tee shirt ou en brassard. Une fois devant les grilles de la Rts, c’est au porte parole du jour, par ailleurs président du Cored, Bacary Domingo Mané, de s’adresser aux marcheurs en entamant son speech avec le constat selon lequel la plupart des entreprises de presse est incapable de payer correctement les salaires. Bien qu’il y a certaines en- treprises qui essaient tant bien que mal de respecter la convention collective, certains journalistes ne perçoivent pas un salaire à la fin du mois. Et nous disons qu’il ne peut pas y avoir de liberté de presse avec la précarité. Par rapport aux conditions sociales des travailleurs, certainsjournalistes n’ont pas de cotisation à l’Ipres, donc une fois appelés à faire valoir leur pension à la retraite, ils n’auront rien. Pourtant, pour la plupart, cet argent est défalqué de leur salaire, mais il n’est pas reversé. La presse est en danger et le gouvernement doit prendre ses responsabilités» a vociféré Bacary Domingo Mané, qui a invité l’autorité à organiser le secteur. Évoquant la question de la publicité, Bacary Domingo Mané constate amèrement qu’elle est distribuée n’importe comment sans aucune équité. Sur le Code de la presse sur lequel il insiste pour dire qu’il est dans le circuit depuis 2010, il signale qu’il répond à toutes les questions qui interpellent le secteur de la presse. «Désormais il y aura deux portes d’entrée dansle journalisme. Ce sera la formation ou le niveau universitaire de la licence 3 qui sera par la suite sanctionné par deux années de pratique et une évaluation par une commission pour valider l’accès», a indiqué le président du Cored. Pour ce qui est de la gestion de la Maison de la presse qui est dirigée par le jeune responsable apériste et non moins maire de Méouane, Bara Ndiaye, Bacary Mané estime que «ce pays est un pays de paradoxe si on sait que danstoutesles nations, cette structure est dirigée par les acteurs du secteur». Et pour remédier à cela, les acteurs invitent le gouvernement à respecter les conclusions de Somone. En définitive, Bacary Domingo Mané indique que les acteurs veulent une presse libre, épanouie, responsable et de qualité qui ne peut être une réalité si les fré- quences de télévision ou de radios sont distribuées à tour de bras selon des ap- partenances ethniques ou religieuses. Le président de l’Association de la presse en ligne Ibrahima Lissa Faye qui constate le départ desjournalistes versles bureaux climatisés des chargés de communication, estime que c’est à cause de la précarité que les carrières sont réorientées et qu’il faut que cela cesse. «Si les conditions sont améliorées, lesjournalistes aimeront la profession parce qu’elle leur permettra de gagner leur vie honnêtement, d’avoir une voiture, une maison et de pouvoir bien s’occuper de leur famille», a signalé Lissa Faye.
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