L’Association internationale pour Médina-Mary (Aimm) et les populations de la zone de Médina-Mary informent à travers un communiqué, parvenu à Seneweb, que « des Gambiens occupants illégalement un bâtiment d’un étage à la frontière, en territoire sénégalais, ont enterré sur les lieux, sans aucune autorisation légale, un des leurs ».
Informés de l’intention des Gambiens, les éléments de la Police de l’air et des frontières (Paf) de Médina Mary, se sont rendus sur les lieux pour leur signifier que l’inhumation sur le site, en terre sénégalaise, ne pourrait se faire que sur présentation de documents officiels (autorisation d’inhumation, certificat de décès, certificat du genre, etc..) délivrés par les autorités du Sénégal.
« En réponse, les Gambiens ont dit aux policiers : « autorisation ou pas, le corps sera enterré ici quand il arrivera ». Le corps de leur parent qui est décédé à Serekunda, donc dans leur pays, a été acheminé sur les lieux. Joignant l’acte à la parole, vers 14h00, ils ont enterré le corps comme ils l’ont dit, défiant ainsi, encore une fois, tout un pays et son Etat », renseigne le communiqué.
Les populations de Medina Mary disent ainsi avoir essayé de mettre au courant de la situation le préfet du département de Vélingara et le sous-préfet de l’arrondissement de Saré Colly Salé qui étaient injoignables.
D’après l’association, il a fallu l’insistance du chef de village de Médina-Mary, dans l’après-midi pour que le sous-préfet veuille enfin faire signe. Il était déjà trop tard, puisque les Gambiens avaient enterré leur parent comme ils l’avaient promis. Ce n’est que plus tard, que la Gendarmerie s’y est rendue, pour une audition de ces derniers.
L’Aimm et les populations de Medina Mary déplorent ainsi l’insouciance des autorités face à ce problème.
Le communiqué stipule, par la même occasion, que « quelques jours auparavant, le lundi 6 septembre, le sous-préfet de Saré Colly Salé, avait bien été informé du passage du maire de Kandia sur les lieux, le samedi 4 septembre, pour proposer aux Gambiens, un site de 500 m2 à usage de cimetière, sans suivre la procédure normale ».
Joint au téléphone par Seneweb, le maire de Kandia déclare qu’on l’a appelé pour lui faire part de la situation. « Un gendarme m’a appelé pour me dire que des Gambiens ont enterré un des leurs à Médina Mary. Mais nous préparons les élections locales, donc, je ne peux pas me rendre sur les lieux car je suis hors de la localité », a-t-il fait savoir, sans plus de détails.
En tout état de cause, les protestataires condamnent fermement le mépris des Gambiens à l’endroit des forces de Police du Sénégal, et leur rappellent qu’ils ne sont pas en territoire conquis. Ils saluent tout de même le travail abattu par les policiers du PAF qui, selon eux, ont tout fait pour éviter cette situation, bien qu’ils soient en nombre limité.
Une enquête exigée
Ils attirent, par ailleurs, l’attention des leaders politiques, organisations de la société civile, leaders d’opinion sur les lobbies de tous poils, (qu’ils soient de l’administration ou élus locaux) de la commune de Kandia, qui font du foncier avec les Gambiens, leur business, notamment à l’approche des élections locales de janvier 2022.
Les populations réclament également une enquête sur leur attitude suspecte et dénoncent l’occupation d’un seul centimètre-carré du territoire national, par des Gambiens.
« Nous réclamons des explications sur la construction d’un bâtiment à usage d’habitation dans un endroit isolé de toute localité sénégalaise, et son occupation par une famille gambienne, en dehors de toute autorisation officielle et enfin, l’accélération du dossier de création d’une commune à Médina-Mary, bloqué à la sous-préfecture de Saré Colly Salé depuis des semaines ».