Le Gamou annuel de Fass/Diacksao, fief spirituel de Seydil Hadj Malick Sy (Rta), un événement qui s’inscrit dans la continuité du grand Gamou de Tivaouane tenue cette année dans un contexte politique très chargé, a été mis à profit par la famille Sy de Tivaouane pour appeler à «la préservation de la paix au Sénégal».
«La paix». Un thème spécifique puisé du Saint-Coran, qui a été retenu cette année pour l’édition 2023 du Gamou annuel de Fass/Diacksao. Une occasion pour la famille Sy de Tivaouane d’appeler les acteurs politiques, toutes obéissances confondues, au «sens de la tenue et de la retenue».
Un thème qui, selon les guides religieux de la capitale de la Tidianiyya, «répond au contexte avec tout ce qu’on observe sur l’espace public, à travers les réseaux sociaux, la presse, les propos indécents, des invectives, des propos même injurieux, irrespectueux».
C’est pourquoi tous ces leaders religieux, remarque le petit-fils de Maodo, Abdoul Aziz Diop, «de Touba à Tivaouane, en passant par Thiénaba, la famille omarienne, Ndiassane, Yoff Layène, la famille Niassène de Kaolack, etc., partout, les guides religieux ont prôné le retour vers la préservation, la consolidation de la paix, la stabilité sociale, la cohésion sociale, du vivre-ensemble, du respect mutuel entre acteurs, la confiance mutuelle».
La famille de Mame Maodo, préoccupée par la «tension politico-sociale au Sénégal», lance un appel à la «retenue» pour préserver la stabilité du pays. Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh Malick invite les Sénégalais à «une introspection collective avant que l’irréparable ne se produise».
Fort du constat fait sur «la situation politique très tendue au Sénégal, les crises multiformes que le pays traverse, notamment la crise des valeurs, de l’autorité, la crise de confiance entre les différents acteurs», le cheikh de Diacksao a pensé devoir appeler tous les Sénégalais sans exclusive à «une introspection collective», les invitant à «mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation au-dessus des intérêts partisans, personnels ou individuels».
Le digne fils de Dabakh est revenu sur «ce chapelet d’incertitudes qui planent sur l’avenir du Sénégal, à travers des invectives, des prises de position, des diatribes venant de tous les bords».
D’où son appel à «la raison lancé à tous les acteurs, de quelque bord qu’ils se situent». Ce en conformité d’ailleurs avec le thème du Gamou tiré du Saint-Coran : «Ne dites que du bien des gens», avec comme parrain la famille omarienne, pour magnifier «la nécessité d’une concorde et d’une cohésion nationale».
Le guide religieux rappelle que «nous avons un patrimoine immatériel inestimable que les autres n’ont pas. Il urge de le préserver, car c’est le gage de notre stabilité sociale, de notre cohésion nationale. La confiance mutuelle et le respect doivent être de mise dans l’espace public et privé».