Migration clandestine: ADHA lance son cri du cœur à la jeunesse

Réagissant face à la migration clandestine qui fait le bad buzz ces jours-ci au Sénégal, l’ONG, par la voix de son président, a lancé un cri de cœur à la jeunesse. Un message qui explique aussi les raisons de ce choix suicidaire d’une partie de la jeunesse africaine, sénégalaise particulièrement, ces jours-ci…

Il est vrai que nous vivons dans une société jeune où la moyenne d’âge est de 18 ans !

Il est vrai que nous jeunes, représentons 72% de la population la plus active !

Il est vrai que nous sommes un peu marginalisés !

Il est vrai que nos parents supportent toujours nos charges et nous offrent les cinquante (50F) de café Touba et les cinquante (50F) de cacahuète !

Il est vrai que près de 48% d’entre nous sont des chômeurs ou n’ont pas d’emploi !

Il est vrai que nous entendons souvent des financements que nous ne voyons jamais !

Il est vrai que nous sommes les premières victimes de violences !

Il est vrai que dans notre pays, nous observons un système éducatif non inclusif de par son format et de par la langue utilisée !

Il est vrai qu’il y a un grand désert d’opportunités de formations et d’emplois décents !

Il est vrai qu’il y a une incapacité d’accès au crédit pour entreprendre et être indépendant !

Il est vrai que nous sommes considérés comme des agneaux de sacrifices par les élus qui se servent de nos voix élection après élections avec toujours des promesses alléchantes dont nous ne voyons jamais la concrétisation !

Il est vrai que nous avons longtemps tourné en rond pour sortir de cette boucle infernale !

Il est vrai que nous sommes très mal représentés dans les instances de décisions du pays !

Il est vrai que nous sommes les diplômés qui attendons d’être orientés ou d’être affectés dans une structure de production !

Il est vrai que nous sommes des milliers à terminer les études sans avenir certains !

Il est vrai que la majeure partie de nous jeunes qui vivons de pêche, finançons nos
marrés, bravons la mer des dizaines et des dizaines de jours sans avoir une seule caisse de poissons !

Il est vrai que nous sommes ces ouvriers qui n’avons plus de lieux où exercer notre travail ou notre créneau pour vendre nos produits !

Il est vrai que nous sommes ces marchands ambulants qui sommes délogés de toute part sans possibilité de réinsertion !

Il est vrai que la majeure partie de nous jeunes, tirons le diable par la queue alors que nous ne voyons même pas cette queue !

Cette liste de maux est loin d’être exhaustive.
Devrait-elle nous pousser à baisser les bras ?

Devrait-elle nous pousser à prendre des pirogues de fortunes et à brader nos vies ?

Devrait-elle nous pousser à prendre le chemin du désert libyen et celui d’Agadez ?

Devrait-elle nous pousser à laisser nos parents, nos familles pour des aventures incertaines ?

Devrait-elle nous pousser à perdre espoir sur notre avenir ?

C’est pourquoi nous jeunes de l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA), lançons un appel aux jeunes du pays et du continent à garder espoir et à continuer à lutter.

D’utiliser ces maux et tares de cette société pour relever les défis qui s’offrent à nous.

Nous ne devons jamais brader nos vies car tout jeune qui meurt est un bras de moins pour le développement de l’Afrique.

Gardons toujours espoir et battons-nous !

Car dans la vie rien ne s’offre, tout s’acquiert !

Aux familles des victimes, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) présente ses condoléances les plus attristées, ainsi qu’aux jeunes qui ont tenté ces aventures incertaines.

Dakar, le 27 Octobre 2020

M. Adama Mbengue
Président Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)

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