Mor Ndack Tall Président du mouvement Senegal Ça Kanam : ” le Pastef est arrivé au pouvoir sans préparation ni initiation avec un projet fictif…”

Revoilà Mor Ndack Tall avec sa voix forte, sa carrure imposante, son verbe facile, son art de la communication fin. En «hibernation» depuis quelques temps , le président du mouvement Senegal Ça Kanam se confie et revient sur l’actualité politique marquée par la tension sociale ainsi que les ambitions du mouvement Senegal Ca Kanam
Vous êtes leader de la formation politique dénommée Sénégal Ca Kanam . Qu’est ce qui explique cette appellation et pouvez-vous revenir sur l’objectif et l’obédience de cette entité politique ?
Considérant que notre pays tarde à quitter le groupe des pays les moins développés et que nos préoccupations prioritaires restent les mêmes depuis notre indépendance ; nous sommes engagés à le faire bouger vers le haut et en avant. Notre objectif principal est de refonder notre République par les moyens de nos valeurs (culturelles, sociales, spirituelles). Les idéologies importées de l’occident ont montré leurs insuffisances et doivent céder celles de nos anciens (Thierno Souleymane BAAL, Cheikh Omar Foutiyou, El hadji Malick Sy, Ahmadou Bamba, Limamou Laye, etc..)
C’est temps on sent la montée du front social avec des récriminations venant de certaines couches sociales particulièrement chez des jeunes relativement à la manifestation des « Jakaartamens » notée un peu partout au Sénégal ? 
Quelle est votre lecture sur ça ?  Le problème est entier, il s’agit de l’inexistence de solutions à l’affirmation et l’intégration de ce que l’on appelle “l’informel” qui représente 97% de la population active nationale par tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir. Hier c’étaient les étudiants, aujourd’hui les “jakartamans”, demain se sera les transporteurs, les agriculteurs, les pêcheurs, les ambulants, etc.. Sénégal Ca Kanam est venue apporter les solutions concrètes basées sur la refondation structurelle institutionnelle, entrepreneuriale et citoyenne.
 Au niveau de la mouvance présidentielle , on a observé ces derniers temps une cacophonie au niveau de communication de certains membres de Pastef avec les propos du président de la république et du premier ministre souvent remis en cause par leurs propres camarades de parti , récemment avec l’exemple des nominations et la sortie de Fadilou Keïta et autres . Qu’est ce qui explique cette querelle de chapelle ?
C’est simplement parce que le Pastef est arrivé au pouvoir sans préparation ni initiation avec un projet fictif pensé à la hâte après leur avènement. Concrètement, leur légitimité constitutionnelle exige à tous nos concitoyens de leur apporter nos expériences et nos atouts matériels, financiers et intellectuels afin de sauver notre héritage commun légué par nos anciens.
Aujourd’hui on parle de rationalisation des partis politiques au Sénégal . Selon vous, quelle méthode doivent utiliser les acteurs sans anéantir la démocratie ?
  Il est plus que nécessaire de rationaliser les partis politiques pour une meilleure pratique de notre démocratie par des mesures de citoyenneté, de représentativité, programmatiques et républicaines en évitant de faire prédominer l’argent. Tout le monde sait que nombreux sont des partis grands que ce nom et que le renouvellement du visage politique est obligatoire pour répondre aux aspirations des populations.
On parle par ailleurs d’une éventuelle anticipation des élections municipales pour juillet 2025 selon certaines indiscrétions. En tant que leader d’une formation politique , êtes vous prêt à aller à l’assaut et faire le maillage national à très lès 46 départements du Sénégal ?
 Sénégal Ca Kanam est tout à fait prêt à compatir, mais il serait judicieux de trouver un consensus sur la faisabilité, les conditions et modalités d’une élection plus légitime, plus transparente et plus démocratique permettant aux nouvelles autorités républicaines de dérouler leurs ambitions jusqu’au terme de leur mandat.