Tout est mal qui finit mal ! Le tireur d’élite, douanier de son état, qui a atteint par balle le charretier Amadou Diop, avant-hier, sur le pont de Médina Ndiathbé, est arrêté par la gendarmerie de Demette quelques heures après son forfait. Ce qui a calmé les populations de cette localité. Mais le père du défunt pleure encore son fils qui assurait la relève ainsi que les dépenses quotidiennes de sa famille.
Amadou Diop, à bord de sa charrette remplie de bidons d’huile et quelques sacs de sucre, ne savait pas, avant-hier jeudi, vers 13 heures, qu’il était en train de faire son dernier voyage sur terre. Il est aperçu par des douaniers qui étaient en patrouille dans la zone de Médina Ndiathbé. Les soldats de l’économie se lancèrent à sa poursuite avant que l’un d’entre eux n’utilise son arme pour arrêter à jamais le souffle de ce charretier, alors âgé de 32 ans. Selon une autorité administrative locale, interrogée par le correspondant de l’Aps dans la zone Nord, «l’un des douaniers l’a atteint en tirant plusieurs coups de fusil en direction de la charrette en fuite». Marié et père de deux enfants, Amadou Diop était en compagnie de son frère, en provenance de l’île à Morphil.
C’est ainsi que la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans le département de Podor. Informé du drame, le père du défunt n’a pas mis du temps pour aller s’enquérir de la situation lui-même. Le vieux s’est dare-dare rendu sur les lieux du crime où il trouvera le corps de son fils baignant dans une mare de sang. Devant les témoins, il dira : «Si c’était ma mort, il n’y aurait aucun problème. Aucun. Mais Amadou, bien sûr que c’est difficile. Il avait en charge son père, sa mère, ses frères et sœurs, son épouse et ses enfants. Celui qui est couché ici était tout pour nous. Il nous nourrit, nous loge, nous blanchit et nous soigne. Je suis vieux pour ne plus avoir assez de forces pour assurer la survie de ma famille. Il était là».