L’économiste sénégalais, Moubarack Lô, par ailleurs directeur général du bureau de prospective économique, est formel : le coronavirus aura un impact sérieux sur les économies des pays africaines.
Dans une contribution intitulée ‘’le coronavirus et nous’’, l’ingénieur statisticien a d’emblée fait croire que l’économie mondiale, déjà fortement secouée par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, est sous le choc. Car, constate-t-il, dans son document, «plusieurs entreprises devant faire face à des chocs d’offre et de demande. Et, les marchés de capitaux, en forte baisse, en donnent d’ores et déjà des signaux avancés».
A ce titre, Lô prévient : «le coronavirus aura un impact sérieux sur les économies africaines». Se basant sur les estimations de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), publiées le 13 mars 2020, il ajoute que «la croissance du Pib africain ne devrait pas dépasser 1,8% en 2020 alors qu’elle était prévue en début d’année à 3,2%. Les pays pétroliers seraient les plus touchés, du fait de l’effondrement des cours du baril enregistré ces dernières semaines».
D’après toujours les chiffres du Cea, évoqués par l’économiste, «le continent aura besoin jusqu’à 10,6 milliards de dollars américains en termes d’augmentations imprévues des dépenses de santé pour empêcher la propagation du virus, tandis que d’autre part, les pertes de revenus sont susceptibles de conduire à une dette insoutenable».
Par conséquent, a déclaré avec insistance le directeur général du bureau de prospective économique, «l’impact négatif du virus se réaliserait également à travers la baisse des recettes d’exportations, des investissements directs étrangers, des arrivées de touristes et des transferts des migrants. Pour les consommateurs, des pénuries pourraient être constatées pour les produits alimentaires et pharmaceutiques, du fait des perturbations sur les chaines mondiales de production et d’approvisionnement».
Toutefois, les pays africains peuvent, selon la Cea, atténuer ces effets négatifs en promouvant le commerce intra-africain et en procédant à des réarrangements budgétaires pour redéfinir les priorités de dépenses et limiter les déficits, a rassuré Moubarack Lô.