Moussa Fall (BBY) : «Il faut libérer Khalifa Sall»

Membre de la mouvance présidentielle, Moussa Fall est le président du mouvement Sénégal Sunu Yité. Il livre son opinion sur la recommandation de l’Union européenne, sur la loi sur le parrainage, évoque l’affaire pétrotim-Aliou Sall, demande la libération de Khalifa Sall et l’amnistie de Karim Wade.

L’Union européenne a proposé dans son rapport sur la présidentielle dernière, la suppression de la loi sur le parrainage. Vous êtes d’accord ?

Je ne suis pas dans la même ligne que les responsables de Benno bokk yakaar qui opposent un rejet systématique de cette proposition. Si nous avons soutenu la loi sur le parrainage, c’est parce qu’elle permet de mettre un terme à la pléthore de candidats. Les élections législatives qui ont précédé la présidentielle du 24 février dernier ont enregistré la participation de trop de listes. C’est pour éviter les déconvenues que cela crée qu’il faut saluer l’instauration de la loi sur le parrainage. Mais à l’application de ce texte, on a noté que cette loi comporte plusieurs imperfections qui ont entraîné l’invalidation de candidats qui avaient le potentiel pour prendre part à l’élection. C’est le cas avec les doublons dont les auteurs de doubles signatures qui ont causé du tort à des partis et coalitions, n’ont pas été sanctionnés. Tout le monde est au courant que les signatures s’achetaient en veux-tu-en-voilà. Contre des espèces trébuchantes, les électeurs se sont livrés à des signatures multiples qui ont pénalisé certains candidats et enlever son sens à la loi sur le parrainage. C’est comme si cette loi a instauré une démocratie des riches qui ont le moyen de se payer des signatures. Pour les Locales, cette loi ne doit pas être appliquée. Elle le serait difficilement d’ailleurs avec 550 communes à pourvoir. À défaut de la supprimer, nous sommes pour sa révision.

L’affaire Pétrotim et les accusations contre Aliou Sall animent le débat public. Quelle est la position de votre mouvement ?  

Sénégal Sunu Yité ne peut se désintéresser des ressources du pays qui appartiennent à tous les filles et fils du pays. Tout le monde a intérêt à ce que cette affaire soit tirée au clair. C’est d’ailleurs pour cela qu’une information judiciaire est ouverte et que le frère du chef de l’État a pris la décision de ne pas obstruer le chemin qui mène à la vérité dans cette affaire. Nous ne dirons pas qu’Aliou Sall est responsable de ce qu’on lui reproche. Nous ne l’innocentons pas non plus. Il a droit à la présomption d’innocence tant que sa culpabilité n’est pas établie. Nous pensons que la justice ne faillira pas et fera la lumière sur cette affaire.

Khalifa Sall avec qui vous vous êtes battu sur le terrain politique est en prison… Karim Wade à Doha quasi exilé…., vous arrive-t-il de penser à eux ?

Bien évidemment. Khalifa Sall et moi sommes confrontés sur le terrain politique à Grand yoff et durant la conquête de la mairie de Dakar. C’est un adversaire mais pas un ennemi. Je pense qu’après que son affaire a fait l’objet d’un jugement et d’une condamnation, il doit être libéré. Nous demandons la libération de Khalifa Sall. Nous avons la même position pour Karim Wade à qui il faut accorder la possibilité de venir au Sénégal et le quitter sans être inquiété. Pour nous à Sénégal Sunu Yité, la libération de Khalifa Sall et l’amnistie de Karim Wade peuvent aider à l’apaisement de la tension sociale.

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