Confié à un infirmier, le douanier à la retraite est mis dans une ambulance, direction le centre hospitalier de Fann pour les besoins du scanner. Mais arrivé avec le patient, l’infirmier se verra presque éconduire du service Imagerie où on lui notifie que le cas du douanier ne nécessitait pas de passer en priorité. « Or le document que son médecin traitant avait émis était estampillé urgence », grogne l’infirmier qui a bien voulu revenir pour Dakaractu sur les circonstances de cette affaire qui à son avis « n’honore pas le corps médical ». Ne sachant plus à quel médecin se fier, il demande à l’ambulancier de déplacer le véhicule au service des urgences où il a cherché secours auprès d’un urgentiste qui était en service. Il a demandé sans grand résultat à ce dernier de venir voir l’état du malade qui se dégradait sous les yeux impuissants de sa femme qui, pendant tout ce temps, n’est pas sortie de l’ambulance. Elle a tenu à rester avec son mari qui faisait de temps à autre des crises. Pendant ce temps, l’infirmier accompagnant le malade maintient la pression sur l’urgentiste qui demeurait insensible à la souffrance du douanier qui finit par rendre l’âme dans l’ambulance. C’est aux alentours de 15 heures.
Même pour faire constater le décès, il a fallu qu’un gendre du défunt intervienne. « Dans ma carrière d’infirmier, je n’ai jamais vu pareille scène », se désole l’agent sanitaire qui accompagnait le douanier. « Après cette expérience, je me demande si je dois encore rester dans ce milieu où la vie humaine n’a pas de valeur », s’interroge-t-il.