Le gouvernement et les organisations syndicales, qui se sont rencontrés samedi, n’ont pas encore trouvé un accord pour mettre fin à la crise scolaire qui commence à perdurer au détriment des élèves. Les deux parties se sont donné encore rendez-vous jeudi prochain.
Les élèves et les parents, qui espéraient un dénouement de la crise scolaire avec la rencontre entre gouvernement et les organisations syndicales du samedi, devront prendre leur mal en patience. Les deux parties se sont donné encore rendez-vous jeudi prochain pour une nouvelle rencontre. Peut-être celle de la dernière chance ? En tout cas, dans un document sur les échanges lors de cette rencontre, le gouvernement a détaillé ses offres pour l’amélioration du niveau de rémunération des enseignants, qui s’élèvent à 90 milliards F Cfa. Il a proposé «un certain nombre de mesures avec un impact général sur les agents du secteur de l’éducation». Celles-ci portent sur : «La revalorisation de la prime scolaire (nouvelle dénomination indemnité de performance scolaire) au profit des instituteurs et instituteurs adjoints à 110% ; le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60% ; l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à 100% ; l’augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire (remplacée par l’indemnité de performance scolaire perçue par les Pes, les Pem et Pcemg) à 100% ; la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante ; hausse conséquente du point d’indice de 5%, passant de de 51,43% à 56,43%.» Du côté du gouvernement, il est aussi souligné qu’afin «d’améliorer le revenu des instituteurs et instituteurs adjoints, leur prime scolaire, qui est actuellement de 25 000 F Cfa, a été revalorisée à 110%, soit 60 mille F Cfa correspondant à une augmentation de 35 mille francs F Cfa». Il est précisé que «la mise en œuvre de cette mesure se fera sur un échéancier de deux (2) ans : -20 000 F Cfa en 2022 ; -15 000 F Cfa en 2023». Dans les détails, l’indemnité de contrôle et d’encadrement dont le montant actuel est de 150 mille F Cfa, revalorisée au taux de 100%, sera portée «à 300 mille F Cfa selon un échéancier de deux (2) ans soit : 75 mille F Cfa en 2022 ; 75 mille F Cfa en 2023». S’agissant de la revalorisation de l’indemnité de recherche documentaire ou de surcharge horaire (nouvelle dénomination indemnité de performance scolaire), «il est proposé, selon la catégorie : doublement de 70 mille F Cfa à 140 000 F Cfa pour les professeurs d’enseignement secondaire (Pes); le doublement de 65 mille F Cfa à 130 mille F Cfa pour les Professeurs d’enseignement moyen (Pem) – doublement de 60 mille F Cfa à 120 mille F Cfa pour les Professeurs de collège d’enseignement moyen général (Pcemg)». Selon le gouvernement, «ces montants équivalent à une augmentation de 100% de l’ancienne indemnité sur un échéancier de deux (2) ans : – 50% en 2022;- 50% en 2023».
Augmentation de salaires
Globalement, d’après les estimations du gouvernement, «l’impact budgétaire des mesures porte sur un montant de 71 milliards 498 millions 554 mille 243 F Cfa sur 2 ans (2022 et 2023)». Selon le ministère des Finances et du budget, l’impact sur les salaires est «réel» : Pour les inspecteurs, il y aura une hausse minimale de salaire comprise entre 204 mille de salaire et 265 mille en 2022 pour atteindre en 2023 294 mille et 355 mille. Alors que pour les Pes, ce sera 143 mille et 214 mille puis 193 mille 264 mille. Pour les Pem, leur traitement va connaître une augmentation de 126 mille 639 et 178 mille puis 174 mille 139 et 225 mille 500. Et le Pcemg bénéficierait aussi d’un plus de 124 mille 002 et164 mille pour atteindre ensuite 169 mille 002 209 mille. Quid des instituteurs ? Ils vont obtenir une hausse de 76 mille 942 et 128 mille avant d’atteindre 106 mille 942 et158 mille. Alors que les instituteurs adjoints vont bénéficier de 68 mille 510 et 105 mille puis 98 mille 510 et 135 mille supplémentaires sur leurs émoluments. Selon un agent de la Solde, les «augmentations minimum correspondent aux augmentations en début de carrière, celles maximum à celles en fin de carrière».
Selon la Direction de la solde, il a été procédé à la simulation des salaires revalorisés et la production de bulletins illustratifs réels et qui ont été partagés avec les syndicats, il n’y a pas encore d’issue. Selon le G5, il a été décidé de «considérer toutes les propositions faites par le gouvernement après plusieurs efforts», de «continuer les réflexions et études afin de pousser les bases d’une amélioration des propositions portant sur l’augmentation de l’indemnité de logement, le relèvement de la prime scolaire et l’harmonisation des écarts constatés». Dans leur document, les membres de cette organisation font aussi savoir qu’il est prévu «l’ouverture des discussions sur les indemnités qui sont du ressort du ministère de l’Education nationale». Il en est de même pour «la correction des disparités sur le statut des décisionnaires dans un atelier qui sera convoqué dans un bref délai ; et la révision du décret et arrêté organisant les examens scolaires».