Népotisme, clanisme, corruption…: La rupture piégée

Voilà bientôt 7 ans que le peuple sénégalais est ballotté entre mal gouvernance, prédation, spoliation, intimidation, corruption, prévarication, improvisation, etc. S ‘il est vrai que la deuxième alternance survenue en 2012 a permis à notre démocratie d’être (re)mise à l’épreuve, il n’en demeure pas moins que l’accession des apéristes aux commandes de Sunugal aura été une erreur historique pour ne pas dire un malheur public.

On a du mal à croire que c’est le même pouvoir qui promettait la rupture, la gouvernance sobre et vertueuse et tutti quanti. Parce que depuis qu’ils sont au pouvoir, Macky Sall et son clan d’affairistes ne cessent de poser des actes qui risquent de priver le Sénégal de son bien le plus précieux : la stabilité et la sécurité du lendemain, si nécessaires au travail et aux affaires. Aujourd’hui, l’inquiétude et l’angoisse sont les choses les mieux partagées par le peuple, car le vase peut déborder à tout moment ; tout simplement parce que le peuple attendait de Macky Sall qu’il fasse du pouvoir un instrument de progrès en le sortant de la galère. Malheureusement, il en a fait un moyen de domination, accentuant sa misère matérielle et morale.

Les valeurs morales et spirituelles de notre pays ont ainsi cédé la place à une société de l’argent facile, où les convictions ont été dynamitées par la corruption. Aujourd’hui, le peuple assiste impuissant au pillage sans vergogne de ressources, au bradage sans retenue de son espace vital. En somme, le régime apériste est devenu une menace pour nos deniers, nos libertés et même l’avenir des générations futures…

C’est comme si ce régime avait de sérieux problèmes avec la bonne gouvernance. Par exemple, pour l’affaire qui secoue actuellement la République, à savoir l’attribution de permis à Frank Timis, c’est tout simplement renversant, surtout pour un régime qui clamait à cor et à cri la rupture, la gouvernance sobre et vertueuse.

Comment peut-on comprendre le fait qu’un président de la République commande un audit auprès de l’ Ige pour voir plus clair dans un dossier nébuleux et finir par accorder des permis litigieux les yeux fermés à Frank Timis avant de soutenir, sans sourciller cette fois-ci, qu’il n’avait encore reçu le rapport ? Ce qui veut dire qu’on a un président qui commande un audit que les Sénégalais lisent avant lui. Pourquoi ne l’a t-il pas réclamé pendant toutes ces années ?

Comme si cela ne suffisait pas, l’ex Pm, Abdoul Mbaye accuse le ministre des Mines de lui avoir fait parapher un faux rapport de présentation concernant Timis. Pour dire que quand les hautes autorités qui devaient combattre les faussaires se muent en aides aux…faussaires, il y a vraiment du souci à se faire. Actuellement, le Sénégal est devenu méconnaissable à cause des apéristes qui en ont fait un pays où l’appartenance à un clan ou à une lignée confère une certaine impunité. Après avoir vilipendé la gestion des libéraux, les apéristes sont en train de vivre de manière plus infâme.

Raison pour laquelle, les Sénégalais sont fatigués, fauchés, fâchés, déprimés et frustrés par les excès, l’impunité et la désinvolture de ces affairistes qui ont fini de transformer le «Sénégal de tous pour tous» en un Sénégal pour quelques privilégiés. Notre inquiétude est d’autant plus grande que ce régime fait la promotion des antivaleurs. Chez les apéristes, la trahison est loyauté, l’incompétence récompensée. Pour preuve, tous les responsables libéraux désavoués par le peuple lors de la présidentielle de 2012 ont été recyclés ; les sentinelles autoproclamées de la République qui donnaient des cauchemars à Wade ont également rejoint le parti au pouvoir, qui les a tellement gavés, qu’ils ne peuvent plus s’exprimer. Quant au peuple, il n’a même plus le droit de manifester comme le lui autorise la Constitution : les manifs sont systématiquement réprimées avec une logistique dernier-cri.

Aujourd’hui, le pouvoir devrait savoir que cette affaire qui secoue le pays n’est pas une affaire entre politiciens, mais plutôt une affaire de citoyenneté. Ce sont les citoyens qui veulent savoir comment leurs ressources sont gérées. C’est pourquoi, l’État doit, pendant qu’il est encore temps, surfer sur le registre de la transparence et non de l’intimidation. À voir ce qui se passe actuellement, on comprend mieux pourquoi le pouvoir s’est assis sur les Assises nationales et mis son coude sur le rapport de la Cnri de Makhtar Mbow. C’est tout simplement parce qu’il était dans la logique du “ôtes toi de la que je m’y mettre” et non de “servir le peuple avec loyauté et transparence”.

Le mot de la fin, nous l’emprunterons au sage Mamadou Dia : «Lorsque l’État est en pleine décomposition et que les Institutions sont discréditées par ceux-là même qui ont la charge de les protéger, il faut rendre la parole au peuple.»

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